Stephen Hawking ou la probabilité mathématique du bonheur

Publié le 22 janvier 2015 par Valérie Di Chiappari

Une Merveilleuse Histoire du temps, sorti mercredi 21 janvier sur les écrans, retrace la vie du célèbre astrophysicien britannique atteint de la maladie de Charcot, Stephen Hawking. Une biographie adaptée du livre de son épouse qui parle surtout du combat d’un couple contre la maladie.

La singularité. Accolée à la notion d’espace-temps, elle caractérise l’un des premiers sujets de recherche du jeune Stephen Hawking, alors doctorant. Mais ne résume-t-elle pas également le parcours de cet astrophysicien mondialement connu ? Un homme atteint de la maladie de Charcot – ou sclérose latérale amyotrophique – à qui l’on prédit, dans les années 60, deux années à vivre tout au plus. Cinquante ans plus tard, il est toujours sur cette Terre. Un homme capable d’écrire des best-sellers sur des sujets aussi ardus que l’origine de l’Univers. Le plus célèbre d’entre eux, Une Brève Histoire du temps, du big bang aux trous noirs, s’étant écoulé à plus de dix millions d’exemplaires.

Un biopic centré sur la vie sentimentale et familiale

C’est en tout cas sous le jour d’un personnage unique et hautement charismatique que le présente le long-métrage du britannique James Marsch. Un biopic inspiré de l’autobiographie de la première épouse de Stephen Hawking, Jane, Voyage à l’infini, ma vie avec Stephen. Pendant deux heures, il sera donc davantage question de la vie sentimentale et familiale du physicien, père de trois enfants, que de ses recherches. Même si les principales étapes de sa carrière, jusqu’au début des années 1990 où il se sépare de Jane, sont évoquées.

Une canne puis deux ; un fauteuil manuel puis électrique

Une Merveilleuse Histoire du temps, clin d’œil au titre du livre, commence en 1963, à Cambridge, au moment où se rencontrent les deux amoureux. Stephen, qui entame son doctorat, n’a pas encore choisi son sujet. Mais il rêve déjà de remonter le temps grâce aux mathématiques et de trouver la fameuse équation unificatrice qui réconcilierait la physique quantique avec la théorie de la relativité générale.

De curieux symptômes apparaissent bientôt, discrets, jusqu’à une chute violente le conduisant à l’hôpital. Diagnostic : sclérose latérale amyotrophique. Atteinte irréversible des neurones moteurs qui va petit à petit affecter la marche, la parole, la déglutition et même la respiration. Pas d’impact sur les fonctions cognitives.

Dès lors, le spectateur suit Stephen dans sa lente diminution physique. Une canne puis deux, un fauteuil puis un fauteuil électrique. En 1985, une pneumonie rend nécessaire une trachéotomie. Il ne pourra plus parler mais un dispositif informatique lui permettra dès lors d’écrire et de s’exprimer via une voix synthétique. Tout au long de ces années, Jane, interprétée par Felicity Jones, fait preuve de force et de détermination. Épouse aimante et aidante, mère soucieuse d’offrir à ses enfants une jeunesse normale… Jusqu’à l’épuisement qui la mène au pas de l’adultère. En retour, Stephen, acceptant enfin d’avoir une infirmière à domicile, finit par se laisser séduire par cette dernière.

La longévité malgré tout

Dans le rôle de Stephen Hawking, Eddie Redmeyne se montre totalement épatant. Outre la ressemblance physique, il incarne avec réalisme toutes les transformations physiques du personnage, jusque dans la voix. Il explique dans une vidéo des coulisses du tournage avoir été conseillé pour y parvenir par des spécialistes de la maladie puis une chorégraphe. Il est d’ailleurs, tout comme Felicity Jones, nominé aux Oscar.

Si l’émotion est au rendez-vous, on regrettera cependant le côté romance, parfois trop appuyé, de ce biopic. Qui en fait, par la même occasion, un film avare en explications sur la maladie rongeant le physicien. Qu’est-ce qui a finalement permis à Stephen Hawking de survivre en dépit d’un pronostic aussi funeste ? Le courage, certes, a forcément quelque chose à voir chez quelqu’un qui déclare que « là où il y a de la vie, il y a de l’espoir ». Mais au-delà ? Corinne Manoury

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