Sep : une nouvelle thérapie prometteuse

Publié le 24 mars 2015 par Olivier Clot-Faybesse
Gaine multicouche de myéline (en sombre) entourant l’axone d’un neurone. L’altération de la myéline du système nerveux central est caractéristique de la sclérose en plaques. © Inserm/Joseph Hemmerlé

Le guanabenz a montré un potentiel thérapeutique encourageant dans la lutte contre la Sep (sclérose en plaques). Cette molécule appartient à une nouvelle classe médicamenteuse : les antihypertenseurs sympathomimétiques. Évalué, pour l’instant, seulement en laboratoire par des neurologues américains (Université de Chicago), le guanabenz pourrait être à la base d’un traitement novateur pour l’homme.

Des symptômes retardés, diminués ou absents

Déjà dans un modèle murin, cet antihypertenseur a fait la preuve de son efficacité, comme cela est détaillé dans la revue anglo-saxonne Nature Communications. Administré en pleine poussée de Sep rémittente récurrente, il a permis de diviser par deux la gravité des symptômes lors de la récidive suivante. Chez des souris encore asymptomatiques, son administration précoce a retardé les premiers symptômes et diminuer leur intensité. Mieux encore, la prise de guanabenz a empêché le développement de la maladie chez près de 20 % des animaux.

Une action protectrice sur la myéline

Comment agit cet antihypertenseur pour freiner ou éviter le développement de la Sep ? Il possèderait un rôle protecteur vis-à-vis des oligodendrocytes, les cellules impliquées au niveau du système nerveux central dans la formation de la myéline. Pour preuve, des oligodendrocytes préalablement traités in vitro par le guanabenz ont mieux résisté à un stimulant inflammatoire que celles non traitées. Ce qui fait dire au Brian Popko, directeur de l’équipe de Chigaco, que « le guanabenz semble stimuler la propre machinerie protectrice de la cellule pour diminuer la perte de myéline ».

Une molécule bien tolérée

Plus précisément, le guanabenz se lie à une protéine particulière, l’eIF2alpha, impliquée dans la réponse au stress cellulaire. Or, bloquer cette protéine protège contre l’apoptose (mort cellulaire) des oligodendrocytes.
Autre point fort du guanabenz : son bon profil de tolérance. Il reste donc un candidat très prometteur car, comme le souligne le Pr. Popko, « certains traitements actuels ont des effets secondaires graves. Ce serait une grande avancée pour les patients d’avoir à disposition des thérapies efficaces à moindre risque ».
Enfin, pour une meilleure synergie, le guanabenz ne sera probablement pas un médicament à prendre seul et devra être développé en association avec d’autres. O. Clot-Faybesse

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