Mois Extra Ordinaire Paris : derniers jours pour l’expo “À mon corps dérangeant”

Publié le 5 juin 2015 par Claudine Colozzi

Dernière semaine pour vous rendre à l’exposition photo “À mon corps dérangeant” présentée dans le cadre du Mois Extra Ordinaire à Paris. Visible dans une galerie du 2e arrondissement, le courageux et émouvant travail de Jérôme Deya continue de secouer ceux qui le découvre.

« L’accord parfait des corps imparfaits. » Quelques mots qui résument bien la trentaine de clichés de l’exposition “À mon corps dérangeant” consacrée à la vie affective et sexuelle des personnes handicapées. Déposés sur le livre d’or, ils accrochent le regard du visiteur décidé lui aussi à laisser une trace de de son passage. De la confrontation à l’imperfection, au cabossé, au physique loin des canons de beauté normés peut surgir un sentiment de plénitude.
Susanna qui passait dans le quartier s’est décidée à franchir le seuil de la galerie L’Œil Pense, dans le 2e arrondissement parisien. Silencieuse, l’air grave, la jeune femme décortique avec soin chaque photo. Parfois, un sourire passe sur son visage. Le handicap, elle connaît. Elle a côtoyé des femmes handicapées dans des ateliers de danse. Elle a vu combien elles prenaient plaisir de partir à la reconquête de leur corps meurtri. Juste à côté d’elle, Lénaïg s’arrête aussi longuement devant chaque portrait. Elle effectue une mission auprès d’adultes et d’adolescents en situation de handicap mental dans le cadre de son service civique. Ayant travaillé sur la vie affective et sexuelle des personnes handicapées pour la rédaction d’un mémoire d’études, elle continue à se sentir très concernée par le sujet.

Émus et bienveillants

Tweet Expo Deya« La majorité des visiteurs ressortent émus de cette confrontation à la différence, explique le photographe Jérôme Deya, présent dans la galerie. Ils manifestent beaucoup de bienveillance à l’égard de mon travail. » Comment ne pas l’être face à ce miroir qui nous est renvoyé, que l’on soit valide ou handicapé ? À tous ceux qui l’interrogent sur les coulisses de sa démarche, il raconte comment il est entré dans la vie – et réciproquement – des six couples présentés . « Faire le premier pas, passer outre les modèles établis et les préceptes “vertueux”, c’est le chemin que n’ont pas hésité à parcourir les personnes que j’ai photographiées, poursuit-il. Elles osent s’afficher pour défendre une cause qui paraît être la leur alors qu’elle est celle de tous. » Le visage radieux de Michel, la douceur alanguie d’Alexandra ou la tendre complicité d’Aurélie et Mickaël en sont la parfaite démonstration. Claudine Colozzi

Galerie L’Œil Pense – 12, rue Léopold Bellan – 75002 Paris. Du mardi au samedi de 13h à 18h30.

L’exposition est aussi visible au 6e festival Horizons décalés jusqu’au 7 juin à Verquières (13).

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