Emploi et AAH en rupture de contrat

Publié le 11 juin 2015 par Franck Seuret
Près de 90 % des allocataires n’ont pas suivi de formation professionnelle depuis qu’ils perçoivent l'AAH.

73 % des allocataires de l’AAH sont inactifs, 7 % au chômage et 20 % seulement en emploi. De plus, ils cumulent les freins à l’embauche : ils sont plus âgés, moins diplômés et en moins bonne santé, selon une récente étude de la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), organisme qui dépend du ministère du Travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social.

L’emploi et l’AAH, c’est le sujet qui fâche. Seuls 20 % des quelque 780 000 allocataires de l’allocation adulte handicapé (AAH) vivant hors établissement exercent une activité professionnelle contre 70 % de l’ensemble de la population âgée de 20 à 64 ans. Selon cette récente étude de la Dares, 73 % sont inactifs et 7 % se déclarent au chômage. Plutôt logique puisque le droit à l’AAH est conditionné, entre autres, aux ressources de la personne. Toute personne disposant d’un revenu net imposable supérieur à 1 606 € ne peut percevoir d’allocation.

Plus inquiétant, « les bénéficiaires de l’AAH présentent des caractéristiques socio-démographiques particulières qui peuvent en partie expliquer leur situation sur le marché du travail », note Meriam Barhoumi, de la Dares. Ils sont plus âgés, moins diplômés et déclarent un état de santé nettement moins bon que l’ensemble des 20-64 ans.

Des quinquas surreprésentés

42 % des allocataires de l’AAH ont 50 ans ou plus contre 34 des 20-64 ans. Les moins de 40 ans représentent 31 % des premiers alors que cette part s’élève à 42 % chez les seconds. De plus, cette population vieillit : dix ans plus tôt, seuls 35 % des allocataires avaient soufflé leurs cinquante bougies.

Des allocataires peu diplômés

Les allocataires de l’AAH sont également moins diplômés. 64 % ne possèdent aucun diplôme ou le seul BEPC contre 26 % pour l’ensemble des 20-64 ans ! En outre, près de neuf sur dix n’ont pas suivi de formation professionnelle depuis qu’ils perçoivent cette allocation. Et quand ils ont en suivi une, elle était de courte durée près de sept fois sur dix.

Une population en mauvaise santé, entravée par les soucis d’accessibilité

Enfin, près d’un allocataire sur deux déclare que son état de santé est mauvais, voire très mauvais. Cinq fois plus que chez les 20-64 ans. 74 % des allocataires de l’AAH au chômage s’estiment d’ailleurs limités dans leur recherche d’emploi. Essentiellement par leurs problèmes de santé (72 % d’entre eux) mais aussi par l’absence de moyens de transport ou le coût des transports (26 %). De réels freins à l’emploi. Franck Seuret

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Pour ceux qui sont directement ou indirectement informé sur la réalité du handicap et ses conséquences, cette statistique confirme ce qu’ils savent déjà. Ces constats sont basés sur des réalités concrètes, propre aux personnes en question.Le dernier § dit tout.

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