Sclérose en plaques : l’oxystérol, nouvelle piste thérapeutique

Publié le 2 juillet 2015 par Olivier Clot-Faybesse
La myéline s’enroule autour des neurones pour constituer une gaine. Celle-ci isole et protège les fibres nerveuses comme le fait le plastique autour des fils électriques. Elle joue aussi un rôle dans la vitesse de propagation de l’influx nerveux transportant l’information le long des neurones. © Inserm

Des chercheurs de l’Inserm viennent de découvrir que le récepteur de l’oxystérol est indispensable à la formation de la myéline, cette gaine isolante entourant les neurones, et a ouvert la porte à une nouvelle piste thérapeutique, notamment pour les personnes atteintes de sclérose en plaques.

Elle s’appelle LXR pour liver X receptor (récepteur X du foie) et est une protéine réceptrice. Sa fonction ? Réguler le métabolisme en captant un ligand, à savoir une molécule appelée oxystérol, issue de l’oxydation du cholestérol. Initialement découverte dans un seul organe, le foie en l’occurrence, il a été par la suite démontré que LXR est également présente dans le cerveau. Plus précisément dans les oligodendrocytes, ces cellules neuronales produisant la myéline. Autre constat : dans le cas de maladies démyelinisantes (détruisant la gaine de myéline) ou neurodégénératives, l’oxystérol s’accumule dans le système nerveux central.

L’absence de LXR cause des troubles moteurs

Facile alors d’établir un lien de cause à effet et d’émettre l’hypothèse que si l’oxstérol se retrouve en grande quantité chez les malades c’est que son récepteur (la protéine LXR) est manquant ou pas fonctionnel. C’est exactement ce qu’a démontré une équipe française de l’unité 1124 Inserm (Université Paris Descartes) dans une étude parue en juin dans une prestigieuse revue scientifique internationale. Pour y parvenir, ils ont “créé” un modèle animal (souris) dépourvu de protéines LXR. Et qu’ont-ils constaté ? Que ces rongeurs génétiquement modifiés présentaient des problèmes moteurs, des troubles de l’équilibre ainsi que des défauts de mémoire spatiale, des fonctions toutes relayées par le cervelet.

LXR, acteur-clé du processus de myélinisation

En regardant de plus près cette région du cerveau, les scientifiques ont observé des gaines de myélines très fines attestant d’une sous-myélinisation. Mieux encore, en activant LXR par un ligand extérieur (oxystérol exogène ou substance de synthèse apparentée), ils ont mis en évidence la maturation des oligodendrocytes qui vont, en retour, reconstruire dans le cervelet la couche de myéline !

Une piste prometteuse pour la sclérose en plaques

« Le ligand synthétique utilisé dans notre étude ne peut être administré à l’homme en raison du risque d’effets indésirables. Mais plusieurs laboratoires pharmaceutiques développent actuellement des molécules plus sûres et plus spécifiques pour traiter des troubles métaboliques. De tels ligands peuvent atteindre le cerveau et pourraient donc être également indiqués dans des maladies démyélinisantes », estime Charbel Massaad, coauteur des travaux.
Cette voie est d’autant plus intéressante que les résultats obtenus montrent que l’administration de ligands de la famille de l’oxystérol permet de rétablir la gaine de myéline uniquement dans les zones où elle fait défaut, sans induire ailleurs d’hypermyélinisation. Autrement dit, ce mécanisme de réparation s’autorégule : il permet d’obtenir un degré de myélinisation équilibré (uniforme) dans le cerveau. O. Clot-Faybesse

Comment 7 commentaires

Bonjour,
J’ai la sclérose en plaques depuis 1998.
Et si ça pouvait être un nouveau traitement qui pourrait nous aider ça serait merveilleux.

Je vois chaque jours des articles qui parlent de telle ou telle piste… à quand les premiers essais… à quand les premier patients guerris.. à quand le jour ou on parlera des maladies neuro et des cancers en disant « ne vs inquiétez pas ! maintenant cela se soigne très bien »… quand ?

Bonjour,

Suite à une bactérie pneumona j ai eu une M.M.P.
(méningo myelite poly radiculo névrite) Suis je concernée par cette découverte ? La bactérie remonte à 1998.
Merci

Mon frère a une A.M.S.(Atrophie Multisystématisée) maladie dégénérative avec symptomes parkinsoniens.
En près de 2 ans la maladie a gravement évoluée et aujourd’hui il ne peut plus marcher, manger et parler normalement.
Pourriez-vous me dire s’il a une chance d’obtenir
rapidement un remède et de s’en sortir ?
Merci d’avance pour votre réponse,
Cordiales salutations.

Marre d’attendre un hypothétique traitement depuis 37 ans j’entends parler d’avancées, mais jamais rien qui puisse s’appliquer à mon cas ; peniant ce témis je me deglingué vitesse grand V.

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