La conquête de la Chine en handibike

Publié le 24 août 2015 par Valérie Di Chiappari
Antoine Aoun et un coéquipier sur une route d'Australie en 2009. © DR

Antoine Aoun, 54 ans, paraplégique, est coach pour les entreprises mais surtout aventurier. Avec son fauteuil roulant et son handibike, il a décidé de conquérir le monde. Sa prochaine destination : la Chine comme point de départ pour relier l’Europe avec une arrivée à Caen. Son objectif : parcourir les 12 000 km en deux mois. Top départ le 1er septembre 2015.

Antoine Aoun
« Plusieurs mois avant le départ, je me suis entraîné seul ou avec un ami et j’ai roulé. Environ 20 à 25 heures par semaine. » © DR

Faire Face : Vous avez déjà fait le Tour de France, d’Europe, des USA, de l’Australie, traversé la Méditerranée en pirogue. Aujourd’hui pourquoi Pékin, un tour de la Chine et une traversée de nombreux pays ?

Antoine Aoun : Pour parcourir la route de la Soie, reliant l’Asie et l’Europe. Dans la continuité de mes précédents projets, je devais trouver une nouvelle destination. Je n’aime pas stagner, j’aime voyager.
Le but de mon projet ? Découvrir la culture chinoise, le mode de vie et la manière de vivre le handicap. Tout ça à vélo puisque que l’Empire du Milieu est un pays de plus en plus accessible, où il est possible de circuler facilement en deux roues.

FF : Comment s’organise un projet comme celui-ci ?
A.A : Je constitue une équipe : il y a Arthur, en fauteuil roulant comme moi, Philippe, rencontré pour mon voyage à Beyrouth en 1997, Gloriana, une amie et un kinésithérapeute.
Les handibikes, les vélos et une voiture sont envoyés à Pékin par bateau. Impossible de parcourir 12 000 kms en vélo, nous ferons en fonction de la dangerosité des routes, avec la moitié du circuit en voiture.
J’ai fixé notre objectif à deux mois en me basant sur mes précédents défis. Et bien sûr, plusieurs mois avant le départ, je me suis entraîné seul ou avec un ami et j’ai roulé. Environ 20 à 25 heures par semaine. Hélas, je n’ai pas eu le temps de faire de la musculation à côté.

FF : Une fois sur place, comment avez-vous prévu votre itinéraire ?
A.A : Lorsque nous arriverons sur le continent asiatique, nous ne sommes pas pressés. Les habitants rencontrés nous informerons, nous guiderons et nous nous permettrons de le tracer au fur et à mesure. Nous passerons un peu de temps avec eux et échangerons sur divers sujets : sports, aventures, liberté d’expression, handicap…

FF : Lorsque votre aventure s’achève, quel est votre état d’esprit ?
A.A : Je me dis avoir, de nouveau, accompli une aventure incroyable et vécu une expérience très enrichissante. Je ressens la grande joie d’avoir réussi et de trouver mon équipe saine et sauve. Je suis fier de pouvoir prouver que le handicap n’est pas une barrière à la vie : j’ai toujours eu envie d’aller loin. En accomplissant de tels périples, je montre que mon handicap fait partie de ma vie mais ne décide pas de la manière dont je la mène. Pour en faire une force, il ne faut jamais lâcher ! Propos recueillis par Bertille Souvignet

Les aventures d’Antoine Aoun à suivre en images et en live sur la page Facebook dédiée.

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