L’électro-hypersensibilité, le combat de l’association Robin des Toits

Publié le 11 septembre 2015 par Johanna Amselem
L'association souhaite que la technologie soit compatible avec la santé.

Alors que la justice a reconnu, pour la première fois, un handicap grave à une personne souffrant d’une hypersensibilité aux ondes, l’association Robin des Toits, qui milite pour que la technologie soit compatible avec la santé, attend un engagement des politiques. Questions à Étienne Cendrier, son porte-parole.

Faire Face : À quel point l’électro-hypersensibilité est-elle un handicap ?
Étienne Cendrier :
Les personnes souffrant du syndrome de l’électro-hypersensibilité peuvent avoir un handicap variable en fonction de l’intensité de leurs symptômes. Certaines vivent dans les grandes villes mais doivent éviter les transports en commun, véritables pièges à ondes. D’autres fuient ceux utilisant leur téléphone portable afin de ne pas être victimes de téléphonie passive. Les plus sévèrement atteintes se retrouvent en rupture sociale, affective et professionnelle. Souvent, elles errent dans leur voiture où elles sont davantage à l’abri.

FF : La situation risque de s’empirer avec les années et les nouvelles technologies. Une marche arrière est-elle encore possible ?
É.C :
Il n’est jamais trop tard quand il s’agit d’une question de santé publique. Depuis 2009, nous demandons officiellement que des études d’impact sanitaire soient effectuées avant tout déploiement de nouvelle technologie. Ces essais sont réalisés mais, malheureusement, on ne tient pas compte des résultats. Certaines recommandations existent déjà mais ne sont pas mises en avant par le gouvernement et les opérateurs. Ainsi, mieux vaut privilégier le filaire, éviter de téléphoner dans le métro, avoir suffisamment de réseau pour téléphoner, éviter le téléphone portable pour les femmes enceintes.

FF : Suite à cette décision de justice, quels sont vos espoirs et vos attentes ?
É.C :
Nous militons pour que la technologie soit compatible avec la santé. Pour cela, il faut prendre en compte les études et mettre en place un encadrement du niveau de l’exposition aux ondes. Nous souhaitons une baisse de l’intensité des antennes relais à 0,6V/m. Nous défendons aussi la création de zones blanches. Il s’agit d’endroits inhabités et sans exposition aux ondes. Certaines zones ont déjà des infrastructures car elles sont des zones d’accueil de colonies de vacances. Nous avons des projets pour y mettre en place des dispensaires et des centres de recherche pour approfondir nos connaissances sur l’électrosensibilité. Cela pourrait être rapide : il nous manque juste une volonté politique des pouvoirs publics ! Propos recueillis par Johanna Amselem

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