Aidants : pouvoir souffler grâce aux étudiants

Publié le 7 mars 2016 par Élise Descamps
L'association Apeh organise des gardes d'enfants avec des étudiants du secteur sanitaire et social. © DR

En Alsace, une dizaine de familles font appel à des baby-sitters sur mesure pour leur(s) enfant(s) en situation de handicap : des étudiants en formations sanitaires et sociales. Six ans après le lancement de ces “Respir’sitting”, l’Association d’aide aux parents d’enfants handicapés (Apeh) s’apprête à lancer une autre aide aux aidants : des “week-end sitting”.

Souffler, le temps d’un après-midi ou d’une soirée. En Alsace, c’est ce que propose depuis six ans l’Association d’aide aux parents d’enfants handicapés (Apeh), avec le dispositif qu’elle a mis au point : “Respir’sitting”. Des baby-sittings élargis à la garde d’adultes et assurés par des personnes sensibilisées au handicap : des étudiants en formations sanitaires et sociales.

Ils sont actuellement une quinzaine, en cours de cursus pour devenir infirmiers, éducateurs, orthophonistes ou encore psychologues, “recrutés” lors d’interventions de l’Apeh dans leur formation ou via des affiches dans les écoles en question.

La marche à suivre est simple mais jalonnée de précautions. Quand les familles contactent l’association par téléphone pour faire part de leur besoin, l’Apeh étudie si aucune autre solution n’est possible (en établissement, par exemple) et en cas d’urgence (une famille épuisée) va au domicile. Elle cherche ensuite l’étudiant susceptible d’y répondre et une rencontre chez la famille est organisée, en amont de la première intervention, en présence d’un bénévole de l’association. Objectif : faire connaissance. Si possible avec l’enfant ou l’adulte en situation de handicap, ils remplissent un document intitulé “C’est comme ça que je suis” dans lequel ils consignent ses habitudes et contraintes.

Les étudiants, ni bénévoles ni professionnels

L’étudiant y trouve un double intérêt : de l’argent de poche et une expérience du handicap, complémentaire à son cursus. Pourtant, pas question de remplacer un professionnel. « Un étudiant en orthophonie n’a pas à faire faire d’exercice et un étudiant infirmier n’a pas à changer la sonde de gastrostomie », avertit Michèle Dietrich, la présidente fondatrice de l’association.

Les baby-sitters sont payés par chèque emploi service universel, directement par les familles (au Smic horaire). Grâce aux prix qu’elle reçoit régulièrement (Macif Centre Alsace, Lions Clubs, Banque populaire…), l’Apeh peut leur rembourser les dix premières heures. Ceux qui perçoivent l’AEEH de base et son complément ou la PCH bénéficient aussi d’une exonération partielle des cotisations sociales. De plus, les sommes versées au titre de l’emploi d’un salarié à domicile font bénéficier les parents d’une déduction fiscale ou d’un crédit d’impôt. Si l’intervention est régulière, un contrat de travail s’impose.

En 2015, une dizaine de foyers ont bénéficié de Respir’sitting. Au total, 500 heures d’interventions, majoritairement auprès des 3-14 ans. Certains y font appel ponctuellement pour aller au cinéma ou au restaurant, accorder un moment à la fratrie ou régulièrement pour assurer un service périscolaire hebdomadaire, par exemple. « Mais la plupart des parents restent à la maison, ils veulent juste pouvoir dormir ! », confie Michèle Dietrich. L’association reste toujours joignable par téléphone et pour les personnes présentant des troubles du comportement importants, les étudiants interviennent toujours en duo.

La formule bientôt élargie au week-end, toute la famille réunie

Pour aller plus loin, l’APEH prépare son premier “week-end sitting” en mai. Cinq familles ayant déjà fait appel au Respir’sitting vont être réunies du vendredi soir au dimanche après-midi dans un centre de vacances adapté de la région. Pendant que les parents partiront en balade ou suivront des temps de relaxation, les enfants, handicapés ou non, seront pris en charge par les étudiants. Objectif ? Si les finances de l’association le permettent : organiser deux “week-end sitting” dans l’année.

Par ailleurs, l’association propose des groupes de parole pour les familles, un soutien psychologique téléphonique, des informations sur le droit au répit, intervient lors de conférences, forme des aidants familiaux et sensibilise les professionnels et associations du secteur. Élise Descamps

Lire aussi le dossier de Faire Face sur les aides aux aidants familiaux : https://www.faire-face.fr/2016/02/23/aider-les-aidants-le-magazine-faire-face-de-marsavril-2016-vient-de-sortir/

Comment 1 commentaire

Tres bonnes initiative de la part de cette association ! Je réfléchis à proposer également mes services D ha ndi-sitting aux familles D enfants ou adolescents souffrant de handicap ayant 23 ans D expérience en tant qu éducatrice spécialisée ….

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