Des cours de sport gratuits pour des salariés handicapés

Publié le 17 mars 2016 par Valérie Di Chiappari
Céline et Raymonde, salariées d'ABS, lors d'une séance à la piscine de Vitré. © DR

Le mois dernier, les Ateliers bretons solidaires du réseau Zéfi ont lancé le programme pilote “Ma santé est importante”. Objectif : proposer des cours de sport gratuits à leurs salariés, dont la plupart se trouvent en situation de handicap.

Depuis février 2015, les Ateliers bretons solidaires (ABS) du réseau Zéfi testent le programme “Ma santé est importante”. Les salariés peuvent ainsi bénéficier de dix cours gratuits de natation, d’aquagym, d’aquabike, en dehors des heures de travail. Ce sous-traitant industriel pour les secteurs de l’agrochimie et de l’automobile, basé à Vitré, (Ille-et-Vilaine) emploie 40 personnes, dont 38 en situation de handicap. « Avec ce programme, le but est de les accompagner et de les aider à prendre soin dʼelles, à être mieux dans leur corps », souligne Didier Rio, le directeur des ABS et du groupe Zéfi. “Ma santé est importante” est cofinancé pour moitié par l’employeur et pour l’autre moitié par lʼAgence régionale de santé (ARS). Pour favoriser l’insertion, les salariés volontaires intègrent des cours existants donnés à la piscine de Vitré.

Le sport : un vecteur d’autonomie et de confiance en soi

Un programme qui lève aussi des freins. Lʼentreprise bretonne a sollicité Hadda Guerchouche, ancienne nageuse de haut niveau, médaillée aux Jeux paralympiques et aujourd’hui coach sportif, pour mobiliser les salariés et les aider, pour certains, à surmonter leur appréhension de l’eau. « La natation est le seul sport où le handicap est à nu. Le salarié est face aux autres. Lorsqu’il se met à l’eau, il a déjà dépassé beaucoup de choses sur sa situation. La natation favorise aussi l’autonomie : dans l’eau on fait seul, il n’y a plus de fauteuil ou de béquille. »

Une rapide enquête sur les pratiques sportives des salariés d’ABS a montré qu’ils allaient peu à la piscine. « Sans ce programme, certains n’auraient jamais osé le faire. Si le handicap arrive à l’adolescence ou à l’âge adulte, la personne vit parfois dans le souvenir. Ici elle fait et elle retrouve des sensations et une meilleure estime d’elle-même. Le sport-santé solidifie cette nouvelle vie », insiste Hadda Guerchouche.

Mission remplie, la moitié des salariés a déjà franchi le pas et les premiers témoignages sont très positifs. « Je me suis sentie très bien », « reposé », « moins stressé », « pas fatigant », « que du bonheur… », constatent-ils. Et ce bien-être personnel se ressent sur le lieu de travail. À l’avenir, le programme pourrait bien être étendu. C’est d’ailleurs l’objectif de Didier Rio. « Si les salariés répondent présents, nous souhaiterions proposer ce programme dans tout le groupe Zéfi et l’étendre à d’autres disciplines sportives. » Céline Diais

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