“AVC : chaque minute compte” ou les pistes explorées pour mieux soigner

Publié le 10 novembre 2016 par Corinne Manoury
Dans 80 % des cas, l'AVC est un "infarctus cérébral" dû à un caillot sanguin qui entraîne l'asphyxie et la mort de milliers de neurones. © Arte

Comment assurer une prise en charge rapide et efficace pour les victimes d’accident vasculaire cérébral ? Quelles sont les pistes explorées pour limiter les séquelles et optimiser la rééducation ? Telles sont les questions auxquelles répond Chaque minute compte, le documentaire diffusé samedi soir sur Arte à travers les témoignages de victimes, médecins et chercheurs.

« Le problème de l’accident vasculaire cérébral est que c’est une urgence vitale qui vient sans prévenir », explique Charlotte Cordonnier, neurologue au CHU de Lille. Ce à quoi répond en écho son confrère de l’Hôpital universitaire de la Charité à Berlin : « Il faut être aussi rapide que possible, chaque minute compte ! »

Dans ces établissements hospitaliers, les médecins testent justement de nouvelles techniques de prise en charge. Objectif ? Limiter les dommages que peut causer un AVC : hémiplégie, troubles du langage, de la vision ou de la motricité… Sachant que cette urgence fait 15 millions de victimes par an à l’échelle mondiale et que la moitié d’entre elles souffrira de ces handicaps à long terme.

Un hôpital mobile à Berlin pour savoir plus vite la cause de l’AVC

À Berlin, les professionnels ont ainsi misé sur une unité mobile. Le Stemo est une ambulance spécialisée disposant de son propre scanner. Il permet de déterminer au plus vite la cause de l’AVC. Dans 80 % des cas, il est en effet ischémique, c’est-à-dire causé par un caillot bouchant une artère cérébrale. Il peut être traité en urgence par un médicament qui va dissoudre le caillot, l’altéplase. Mais si l’AVC a pour origine une hémorragie cérébrale, le traitement d’urgence peut la renforcer et entraîner la mort du patient.

La mise en hypothermie du cerveau pour pourvoir agir plus longtemps

Le CHU de Lille, lui, participe à une étude européenne dont l’objectif est d’adapter aux victimes d’AVC un refroidissement thérapeutique déjà utilisé pour des arrêts cardiaques. Cette hypothermie du cerveau permettrait d’élargir la fenêtre pour le traitement par l’altéplase. Il n’est en effet possible aujourd’hui que dans les quatre heures et demi suivant l’AVC.

Une thérapie par le miroir pour une rééducation plus rapide

D’autres pistes sont aussi explorées pour mieux prendre en charge les victimes d’AVC. Ainsi, à Lens, la télémédecine raccourcit la distance pour des personnes éloignées des centres urbains et veut favoriser la qualité des soins. Des médecins s’intéressent ainsi à la thérapie par le miroir. L’idée ? Donner l’illusion par l’image d’une main valide que l’autre l’est aussi et stimuler ainsi le cerveau.

Franck Marsh est l'un des 11 patients volontaires à tester un traitement par cellules souches cérébrales à Glasgow
Franck Marsh est l’un des onze patients volontaires à tester un traitement par cellules souches. ©Arte

Une réparation par les cellules souches pour bientôt ?

En matière de recherche, à Caen,  ils s’interrogent sur la façon de limiter les effets indésirables de l’altéplase. Une des solutions serait d’y adjoindre des anticorps. À Glasgow, en Écosse, une première étude clinique sur l’utilisation de cellules souches neuronales pour réparer le cerveau va bientôt débuter.

Un documentaire pédagogique

Contrairement à ce que son titre pourrait laisser entendre, AVC : chaque minute compte n’est pas un documentaire anxiogène. Si les scènes reconstituées du parcours des victimes peuvent, au départ, sembler artificielles, elles se révèlent au final très pédagogiques. Permettant de voir comment, à chaque étape, il est encore possible de gagner du temps. Corinne Manoury

À voir sur Arte samedi 12 novembre à 22h25 et à revoir pendant une semaine sur Arte +7

Dans son numéro d’octobre 2012, le magazine Faire Face a consacré un dossier complet à l’AVC.

Comment 1 commentaire

Bonjour , fin 2013 j’ai été victime d’un AVC dit ischémique et s’il a été pris en charge rapidement ,ça n’a pas suffit pour ne pas me laisser quelques séquelles : aggravation très nette du Strümpell-Lorrain , dont j’étais déjà porteuse ( je pouvais encore faire à peu près 100m avec deux cannes anglaises : je ne le peux plus) . J’avais une presbytie , qui s’est doublée d’ une diplopie , et mes problèmes de pertes auditives ,à 50% , sont peut-être dues à un facteur héréditaire (mais , pourquoi juste à ce moment-là ? J’ai parfois du mal à trouver mes mots , avec quelques problèmes de lenteur pour compenser certaines difficultés d’articulations ) J’ai travaillé avec une orthophoniste ,spécialisée pour les suites d’AVC et qui m’a apprise à fonctionner avec la respiration ; j’ai aussi des problèmes d’écriture ; certes , tout cela n’est pas bien grave mais ça plus ça ,le moral finit par fléchir !!!

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