Santé au travail, inaptitude et reclassement : ce qui change en 2017

Publié le 9 janvier 2017 par Franck Seuret
Jusqu'alors, le médecin du travail ne pouvait rendre l’avis d’inaptitude au poste qu’après deux visites médicales. Désormais, une seule suffira.

La loi travail a réformé les procédures d’inaptitude et de reclassement. Elle a également modifié le suivi médical des travailleurs, avec un dispositif particulier pour les personnes handicapées. Voici les nouvelles règles entrées en vigueur le 1er janvier 2017. 

C’est une véritable épidémie. Chaque année, plus d’un million de salariés se voient notifier des restrictions d’aptitude par le médecin du travail ou sont déclarés inaptes à leur poste. Cette progression est liée à la forte intensification du travail combinée au vieillissement de la population et au recul de l’âge de la retraite.

La réforme des règles applicables à l’inaptitude et au reclassement concerne donc de nombreux travailleurs. Le décret du 27 décembre 2016 relatif à la modernisation de la médecine du travail met en musique les modifications introduites par la loi El Khomri, adoptée en août 2016. Ces nouvelles dispositions sont applicables depuis le 1er janvier 2017.

Un avis d’inaptitude après une seule visite

Jusqu’alors, le médecin du travail ne pouvait rendre l’avis d’inaptitude au poste pour lequel le salarié avait été embauché qu’après deux visites médicales, espacées d’au moins deux semaines. Désormais, la loi prévoit qu’il se prononce après une seule visite. Elle lui laisse toutefois la possibilité de procéder à une seconde visite médicale, dans les quinze jours, si cela lui semble nécessaire. Il doit accompagner son avis d’inaptitude de conclusions écrites assorties d’indications relatives au reclassement du salarié.

Une contestation devant les prud’hommes

Le salarié ou l’employeur a toujours le droit de contester les éléments de nature médicale justifiant l’avis d’inaptitude, les propositions, les conclusions écrites ou les indications émises par le médecin du travail. Il doit alors saisir en référé, dans les 15 jours suivant leur notification, le conseil des prud’hommes, et non plus l’Inspection du travail. Le conseil désignera un expert inscrit sur la liste des experts près de la Cour d’appel.

Les délégués du personnel consultés pour tout reclassement

Les délégués du personnel doivent désormais être consultés pour toute procédure de reclassement. Et non plus seulement lorsqu’elle est d’origine professionnelle.

Dans son avis, le médecin du travail peut mentionner que « tout maintien du salarié dans l’emploi serait gravement préjudiciable à sa santé ou que l’état de santé du salarié fait obstacle à tout reclassement dans un emploi ». L’employeur est alors dispensé de l’obligation de reclassement, qu’il s’agisse d’une inaptitude professionnelle ou non professionnelle.

En dehors de ces cas de dispense, et comme c’était déjà le cas auparavant, l’employeur ne peut licencier le salarié que dans deux situations. La première : s’il justifie de l’impossibilité de lui proposer un poste de reclassement correspondant à ses capacités et aux préconisations du médecin du travail. La seconde : si le salarié refuse ses propositions. Franck Seuret

Un suivi médical particulier pour les travailleurs handicapés

La loi travail a également réformé la surveillance médicale des salariés. Elle a notamment remplacé la visite médicale d’embauche par une visite d’information et de prévention. Ce n’est plus obligatoirement un médecin qui l’assure, un professionnel de santé (infirmier, etc.) pouvant en être chargé. Pour certains travailleurs – de nuit, exposés à des risques professionnels, etc. -, le décret du 27 décembre prévoit toutefois une procédure particulière.

C’est le cas également pour tout travailleur handicapé ou titulaire d’une pension d’invalidité. À l’issue de la visite d’information et de prévention, il sera orienté « sans délai » vers le médecin du travail. Ce dernier pourra « préconiser des adaptations de son poste de travail » et « déterminer la périodicité et les modalités du suivi de son état de santé ». Une visite aura lieu lieu au moins une fois tous les trois ans, contre cinq ans pour la plupart des autres salariés.

Comment 11 commentaires

On ferais bien de s’occupé des status de la fonction public térritoriale, car les employés qui sont touché par de très lourdes pathologies perde énormément d’argent, lorsqu’ils sont obligé et contraint de ce mettre en CLM ou CLD, sans compter qu’il n’y à que cinq grosse pathologies qui sont reconnue, sa fait tout de même très peut, de toute façon tout les status devrait-être réformé car il date pour beaucoup des années 60/70 et ne correspondent plus à la vie d’aujourd’hui.

Je suis entièrement d’accord avec vous. ……
Le secteur public est moins bien loti que le privé !
Sans compter que si on ne peut plus travailler à temps complet, on n’a pas la possibilité de continuer de travailler, hormis les 1 an de mi-temps thérapeutique. ….

Je n ai rien contre le public mais quand vous parlez du prive attention car je suis du prive et les conditions de travail sont déplorables exemple les maisons de retraite les hôpitaux
Les métiers dû bâtiments etcc ..chacun porte le lourd poids qui conduit a des burn out ou des accidents physique avec chômage à la clé !!!

Tou t à fait d’accord accord avec vous je suis agent territorial mon travail très physique et repétitis déjà à 50 ans douleur dos et bras la médecine du travail du conseil général écoute et c tous merci

les handicapés ou invalides étaient déjà classés SMR avec une périodicité de visite à la discrétion du MDT!(souvent annuelle!)
Les salariés informeront-ils l’IDEST qui fera la VIP, sachant que l’orientation au médecin stigmatisera un problème et mettra en jeu l’embauche?
Les travailleurs de nuit soumis à une visite par le MDT tous les 6 mois (décret spécifique) passent à une VIP tous les 3 ans par un non medecin: quel progrès!

Les agents de la fonction publique qui ne peuvent plus travailler reconnus inaptes définitivement ne perçoivent que la moitié de leur salaire scandaleux un agent catégorie C qui touche 1400 euros reconnu inapte se retrouve avec 700 euros pour vivre. Pourquoi il n’y aurait une aide par l’État pour leur inaptitude

Je suis de ce cas que faire pour avoir un plus car c est impossible de vivre avec si peu à 55 ans à cause d une maladie su on à pas demandée ….?

bonjour
moi j ai travaille pendant 37 ans sans arret maladie juste un arret pour accident depuis avril 2016 apres une operation de l epaule c est la galere j ai du reprendre mon travail avec un reclassement qui bien sur pas respecter a 100% donc je me suis retrouve avec un avertissement 3 jours apres ma reprise et 6 semaines apres en maladie mais il ne doit plus avoir d argent a la CPAM car mon arret n est toujours pas pris en compte cela fait 9 jours 1 reclassement 2 decembre 2016 pour une reprise au 2 janvier2017 et avec ses nouvelles loi j ai tout perdue vive l injustice bravo la justice

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