Patients, le premier film de Grand Corps Malade : une plongée cash dans le monde du handicap

Publié le 22 février 2017 par Claudine Colozzi
« Si cette épreuve m’a fait grandir et progresser, c’est grâce aux rencontres qu’elle m’aura offertes. » © Gaumont

Patients, le premier film de Grand Corps Malade réalisé avec Mehdi Idir, sort le 1er mars en salles. Adapté de son récit autobiographique paru en 2012, ce long-métrage a été tourné in situ au Centre de réadaptation de Coubert, en Seine-et-Marne. Là où le chanteur a été pris en charge, il y a vingt ans, après son accident. Un film sans pathos, parfois cynique mais surtout rempli d’énergie.

Un huis clos dans un centre de rééducation où il faut « niquer des heures » pour passer le temps. Là où se retrouvent ceux qu’un accident de la vie a privés de leurs capacités fonctionnelles et qui tentent de se reconstruire. Un lieu où la vie s’écoule avec une lancinante monotonie.

Un casting de “ouf”

À tout juste 20 ans, Fabien Marsaud, pas encore Grand Corps Malade, a passé un an dans ce type d’établissement suite à un plongeon qui l’a laissé « tétraplégique incomplet ». De Patients, récit autobiographique sorti en 2012, où il laissait remonter les souvenirs à la surface, le slameur a tiré un film éponyme réalisé avec Mehdi Idir, l’auteur de ses clips.

Comment survit-on quand on était sportif et qu’on se se retrouve cloué dans un lit, dépendant pour le moindre geste de la vie quotidienne ? Par l’humour, les vannes, la tchatche, la fraternité avec des personnes que la vie a placées malgré vous sur votre chemin.

Porté par un casting de “ouf”, le film parvient à restituer cette atmosphère pesante, allégée par le cynisme “cash” de ces fracassés.

Même l’espoir doit être adapté

De cette année où il va récupérer progressivement l’usage de ses membres, Grand Corps Malade a choisi de ne rien édulcorer du handicap. Et s’il élude parfois, c’est pour ne pas sombrer dans l’impudeur ni le pathos.

Le temps n’a balayé ni les moments de solitude et de profond ennui, ni la souffrance, ni la maladresse de certains soignants, ni les projets d’avenir avortés. Si même l’espoir doit être adapté quand on bascule du côté des personnes handicapées, pas question de s’apitoyer…

Laissant parler son optimisme, avec une pointe de mélancolie, le slameur choisit de faire la part belle aux anecdotes les plus drôles et aux moments partagés avec ses potes de galère. Car, comme il l’avouait déjà à la fin de son livre : « Si cette épreuve m’a fait grandir et progresser, c’est grâce aux rencontres qu’elle m’aura offertes. » Claudine Colozzi

 

Comment 3 commentaires

Je fait partie des soignants et les jeunes handicapés nous donnent une leçon dont j’étais loin de me douter. Je ne sais pas si tous la définissent de la même façon. Mais pour beaucoup “L’ESPOIR” fait partie de leur première motivation.

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