Hémiplégie infantile : comment mieux rééduquer le membre supérieur ?

Publié le 3 mars 2017 par Axelle Minet
" Des études d’imagerie ont, en effet, montré qu’il y avait une incidence systématique de la lésion sur le membre supérieur supposé sain." ©DR

Un accident vasculaire cérébral néo- ou périnatal peut être à l’origine d’un déficit moteur du membre supérieur, du côté opposé à la lésion. Comment rééduquer ce membre “plégique” ? Combien de temps ? Et faut-il rééduquer aussi le membre sain ? Réponses de Fabienne Veaux, kinésithérapeute au Centre de rééducation des Capucins à Angers.

Faire Face : Les enfants atteints d’hémiplégie bénéficient aujourd’hui d’une rééducation bien différente de leurs aînés. Pouvez-vous retracer les dernières évolutions ?

Fabienne Veaux : La rééducation a en effet longtemps reposé sur les principes de la thérapie par contrainte induite. Celle-ci consiste à utiliser de manière systématique le membre déficient en
contenant le membre supérieur sain le long du corps, par exemple dans une écharpe. Réalisée de manière intensive, cette thérapie donnait de bons résultats mais aidait peu l’enfant dans ses gestes quotidiens. Pour cause : la majorité des gestes de la vie courante mettent en jeu l’utilisation coordonnée des deux mains (coordination bimanuelle).
Dans un deuxième temps, les rééducateurs ont donc exploité la méthode Habit (hand-arm bimanual intensive therapy) pour faire travailler cette coordination, toujours de manière intensive.
La nouveauté aujourd’hui est de réfléchir à faire travailler non seulement le membre parétique et la coordination bimanuelle mais aussi le membre sain, en fonction des besoins de l’enfant.

FF : Pourquoi s’intéresser maintenant au membre supérieur sain ?
F.V : Parce que si, pendant longtemps, l’hémiplégie néonatale a été considérée comme analogue à celle de l’adulte, c’était oublier que tout le développement sensori-moteur de l’enfant allait se réaliser avec un territoire lésé, donc de manière atypique.

De fait, même si un seul hémisphère cérébral est touché, la motricité ne se met pas en place de manière ordinaire du côté opposé. Des études d’imagerie ont, en effet, montré qu’il y avait une incidence systématique de la lésion sur le membre supérieur supposé sain. Celui-ci est donc lui aussi en capacité de progresser…  propos recueillis par Adélaïde Robert-Géraudel

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