Camille ou la différence expliquée aux enfants

Publié le 13 mars 2017 par Valérie Di Chiappari
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La Première de Camille et son cabas a eu lieu, le 4 mars, dans un petit théâtre à Puiseux-en-France (Val-d’Oise) face à une trentaine d’enfants âgés de 4 à 10 ans. © DR

L’École de théâtre et de pratiques artistiques Acte 21 et le Centre Recherche Théâtre Handicap (CRTH) présentent le spectacle Camille et son cabas. Il sensibilise les enfants au handicap et va tourner dans les écoles, les médiathèques, les centres sociaux.

Camille a 7 ans, des couettes blondes, une marinière, une jupe violette retenue par des bretelles et des baskets à pois. Pas toujours commode, parfois méchante avec ses camarades – « Toi t’as pas d’amis, t’es bizarre », « Et toi, tu ne sais pas faire de sport ! » -, elle ne se sépare jamais de son cabas. Un duo que les autres élèves trouvent étrange et dont ils se moquent parfois. En fait, le cabas rassure Camille car il est rempli d’histoires et de personnages fabuleux. Si parfois elle se montre désagréable c’est simplement parce que la différence l’effraie.

Un spectacle ludique nourri de l’univers du clown

Mais, aujourd’hui, elle et son cabas vont rencontrer des personnages aussi singuliers qu’astucieux. Il y a un robot sur une planche à roulettes ou encore une princesse aveugle. Camille et cabas vont découvrir leurs richesses derrière les apparences. Le robot ne marche pas mais il danse, joue au handifoot et sait utiliser une sarbacane. La princesse voit des choses avec ses mains, ses oreilles, sa bouche et son esprit. Ludique, le spectacle qui se nourrit de l’univers du clown et du théâtre d’objets, permet d’évoquer la différence avec les enfants.

La Première de Camille et son cabas a eu lieu, le 4 mars, dans un petit théâtre à Puiseux-en-France (Val-d’Oise) face à une trentaine d’enfants âgés de 4 à 10 ans. Grand succès pour un spectacle « très très bien joué » et beaucoup de commentaires.

« Camille est méchante, elle dit “tu pues” à un autre enfant », égrènent les plus petits. À Yonce, 8 ans, l’histoire évoque Léa, sa meilleure amie malvoyante, qui voit « en noir et blanc comme dans les vieux films ». « Ce qui m’a plu, dit-elle, c’est quand Camille guide la princesse, c’est ce que je fais avec Léa. Toute la classe l’aide pour ne pas qu’elle tombe dans les escaliers car elle est fragile. » Katia Rouff-Fiorenzi

https://youtu.be/2Ec96r6cl9o

Avec Nina Munzel et Manon Jomain. Durée : 45 minutes, un temps de médiation de 20 minutes suivi d’un autre de 30 minutes. Public : enfants de 5 à 10 ans. Le dispositif léger du spectacle lui permet d’être joué partout : école, centre social, médiathèque… Plus d’informations ici, rubrique “Sensibilisation” ou au 01 42 74 17 87.

 

“Réfléchir sur le handicap et sa représentation.”

Nina Munzel, professeur d’art dramatique, de mime et de clown.

Faire Face : Comment est né ce projet ?
Nina Munzel : De la volonté du CRTH d’élargir à un public d’enfants ses outils de sensibilisation au handicap. Avec le CRTH et Acte 21, deux structures dans lesquelles j’anime des cours de théâtre, nous avons décidé de travailler ensemble à cette création. Nous y avons associé Manon Jomain avec laquelle je collabore dans d’autres projets théâtraux sur le thème de l’autisme. Le spectacle a pour objectif d’amener les enfants à se questionner sur la différence, la leur, celle des autres ainsi que sur la richesse de la diversité qui en émane.

FF : À l’issue de la représentation, vous proposez deux temps d’échange aux enfants. En quoi consistent-ils ?
N.M : Dans un premier temps, nous les interrogeons sur le spectacle : que raconte-t-il ? Qui sont les personnages et leurs spécificités ? Comment leur rencontre fait-elle évoluer Camille ?  L’objectif est de les amener à réfléchir sur le handicap et sa représentation.

Dans un second temps, nous jouons des scènes courtes tirées du spectacle qui évoquent des situations liées au handicap (moquerie, peur, patience…). Elles montrent aux enfants que certains peuvent avoir des besoins spécifiques et elles permettent de les interroger sur ceux qu’ils feraient eux dans telle ou telle situation. Ils montent alors sur scène pour illustrer leur propos.

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