L’AAH sous le seuil de pauvreté : « Ma seule folie, c’est un abonnement cinéma à 20 €. »

Publié le 27 mars 2017 par Franck Seuret
David Lapendry : « Il faudrait revoir l'AAH à la hausse. Parce que c'est quasiment impossible de vivre avec simplement cette allocation. » © Franck Seuret

PRÉSIDENTIELLE 2017. David Lapendry galère pour « survivre » avec les 810 € de son allocation adulte handicapé (AAH). Dans l’incapacité de travailler en raison de son handicap, il refuse d’être condamné à vivre sous le seuil de pauvreté. Il demande une AAH à la hausse.

David Lapendry se sent « couler financièrement ». À 39 ans, ce varois confesse avoir de « plus en plus de mal à vivre avec l’allocation adulte handicapé », soit 810 € par mois. « Ma seule folie, c’est un abonnement cinéma à 20 €, poursuit-il. Mais pour terminer les fins de mois ou faire face à des dépenses imprévues, je dois puiser régulièrement dans un petit héritage que j’avais fait il y a quelques années. Mon épargne fond de plus en plus et je vais bientôt atteindre un point de non-retour. »

L’AAH, le plus élevé des minima sociaux…

Certes, l’AAH est le plus élevé des minima sociaux. Une personne seule au RSA doit ainsi se contenter de 535 €. Bien sûr, ses allocataires ont bénéficié du plan de revalorisation lancé par Nicolas Sarkozy, au début de son quinquennat.

Entre 2007 et 2012, son montant a bondi de 25 % (+ 155 €). Et même si François Hollande s’est montré beaucoup moins généreux, l’AAH a augmenté un peu plus vite (+ 6,67 %) que l’inflation (+ 3,6 %) entre 2012 et 2017.

… Mais 200 € sous le seuil de pauvreté

Mais son montant reste de 200 € inférieur au seuil de pauvreté pour une personne seule (1 008 €, selon les dernières données de l’Insee). De plus, une situation de handicap engendre de nombreux surcoûts. Or, les aides complémentaires (majoration pour la vie autonome, prestation de compensation du handicap, etc.) sont loin de les compenser intégralement.

Dans un témoignage publié vendredi 24 mars sur faire-face.fr, Ricardo Antunes Pedroso raconte ainsi qu’il doit trouver 5 000 € pour financer le reste à charge de son nouveau fauteuil roulant.   

L’AAH, faute de pouvoir travailler

Surtout, contrairement aux bénéficiaires du RSA par exemple, de nombreux allocataires de l’AAH n’ont d’autre perspective que de vivre avec cette allocation. Leur maladie invalidante ou leur handicap les empêche en effet de travailler. « Quand votre temps est bouffé par les actes de la vie quotidienne, c’est très difficile de consacrer du temps à une vie professionnelle, voire impossible », témoigne David Lapendry.

« On survit à peine avec l’AAH. »

Toutes les associations de personnes handicapées demandent donc une revalorisation de l’AAH. Voire la création d’un revenu d’existence au moins égal au seuil de pauvreté. Une revendication que partage David Lapendry : « Il faudrait que le gouvernement revoit l’AAH à la hausse. Parce que c’est quasiment impossible de vivre avec simplement cette allocation. On survit à peine. » Franck Seuret


Comment 21 commentaires

Vous parlez régulièrement d’AAH, mais parlez vous des nouveaux barèmes de calculs au niveau de la pension d’invalidité en catégorie 2 ??? Pour ma part après 33 ans de travail et après avoir eu des responsabilités je suis à 487.12 euros par mois ….là aussi il y a des choses à faire.

Bonjour,

La question de la pension d’invalidité sera abordée dans un autre témoignage. Nous ne pouvons pas tous les diffuser en même temps. CDLT. La rédaction

Je pense qu’il y a un souci dans le calcul de votre pension. Vous devriez faire un recours. Normalement elle est calculer sur la base des meuilleurs années de salaire.

Bonjour. Je pense qu’il faudrait que chacun touche une allocation en fonction de son handicap.

J’imagine que cela est utopiste car une allocation standard est certainement plus facile a gérer qu’une allocation au cas par cas.

Mais il serait logique que l’a ah augmente en fonction du handicap.
Cela serait juste et éviterait également de gonfler la colère des valides dont certains se disent lésés de devoir contribuer a cette solidarité qu’ils estiment parfois illégitime.

Parenthèse, je pense que si l’Aah augmente, cela favoriserait aussi la visibilité des handicapés et leur acceptation et compréhension par les valides.

Il faut qu’ils sachent que l’Aah ne s’accorde pas “comme par magie” et que certains handicapés ne la perçoivent pas bien qu’ils pourraient en bénéficier.

Si les équipements directement liés aux handicaps pouvaient être payés par versement direct d’une part de l’allocation au vendeur. Ou grâce a des bons réservés a ces achats, cela freinerait sûrement d’éventuels profiteurs (rares j’imagine)et éviterait la nocive assimilation des handicapés a ceux-ci.

Il y a beaucoup de progrès a faire pour l’attribution d’allocation handicapé et il y a même un important travail d’information a faire autour du handicap et de ses prises en charge.

Un exemple, ma petite fille présente un handicap mental avec déficience intellectuel.
Ce handicap n’avait pas été défini par le psychiatre. père et mère au rsa contraints de renoncer a l’emploi en raison de leur présence a plein temps nécessaire a son éducation.

Ce rsa était a peine suffisant pour couvrir loyer et alimentation alors que ses besoins éducatifs et matériels sont spécifiques.

Elle bénéficiait de la gratuité de ses soins pris en charge par la sécurité sociale dans un centre spécialisé. ( quasiment imposé d’ailleurs ) Cependant, ils étaient incomplets. ( deux rendez-vous par semaine contre quatre en libéral) Ce n’est que Six ans plus tard, lors du départ de ce centre vers un suivi en libéral que la possibilité d’une demande d Aeeh a été abordée. Alors que les dépenses autour du handicap que l’on soit handicapé ou parent de handicapé ne sont pas uniquement médicales mais ont souvent des répercussions sur la qualité de vie et nécessitent divers aménagements.

Aujourd’hui, elle bénéficie de 300 euro d’Aeeh mais je crains que lorsqu’elle passera a l’Aah cette somme lui soit insuffisante.
( parents ayant toujours été au rsa, petite retraite, faible héritage ) Je pense que beaucoup de handicapés ne peuvent pas conserver leur autonomie dans de telles conditions.

A priori, elle aurait pu bénéficier de ce soutien malgré les soins offerts mais l’absence d’information l’a lésée dans ses droits. C’est probablement le cas de beaucoup de handicapés. Il est vrai qu’on doit se tenir informé de ses droits mais il est aussi du devoir des institutions d’informer des personnes sur Aah Aeeh et autres soutiens essentiels pour vivre dans la dignité avec un maximum d’autonomie. Car ce n’est pas toujours facile de s’informer sur ce soutien, même s’il est légitime alors que la société fait une pression psychologique énorme a ce sujet.

oui il faut revaloriser la pension de secu 2 moi je touche 334e par mois je vit seule alors moi je veut bien l aah a 800e qui ma eter refuser car pas assez handicape on va ou la

La pension invalidité catégorie de 1 à 3, est en rapport direct avec le salaire antérieur et sans rapport avec l’AAH. En catégorie 2, vs avez le droit à travailler. Le payeur est la Sécurité sociale nourrie par les cotisations sociales, patronales et salariales. Et comme personne ne veut contribuer plus….

JE TROUVE CES DE LINGUISTE PAS RAPPOR AU PERSONNE QUI TOUCH LA AHH PRENER MON KA JE TOUCH LA AAH J’AI 5 ENFANTS A CHARGE JE NE TRAVAILLE PAS MON NEPOUSE NE TRAVAILLE PAS ON NA JUSTE LES ALLOCATION FAMILIALE ET LA AAH POUR DES FACTURES A RÉGLÉ LE LOIYER A RÉGLÉ LA NOURRITURE ACHÈTE POUR NOUS TRES DIFICIL LES FIN DE MOI ON PEUT MAIME PAS HABILLER LES COMME ON VEUT JE NE PEUX MÊME PAS LES ENVOIYER ENVOYER JE TROUVE QUE LA AAH NAÎT PAS SUFFISAMMENT VALORISÉ POUR LES PERSONNE HANDICAPÉE ALORS QUE LES POLITIQUES REVOIE UNE REVALORISANT POUR NOUS SATISFAIRE MERCI

Je compatis avec ce monsieur, étant à peu près dans le même cas, mais si je peu le conseiller, qu’il prenne un L.E.P à la banque, qu’il le remplisse avec ce qu’il lui reste de son héritage, et qu’il fasse un transfert mensuel chaque mois (le minimum c’est 45 euros).
Il n’aura pas l’angoisse de voir son héritage fondre, et il se fera un petit pécule pour remplacer les objets qui tombent en panne (lave-linge, TV, ordi…)
D’ailleurs perso j’ai un ordinateur avec abonnement adsl, plus abonnement séries + ciné.
ça coûte plus cher, mais j’achète tout sur internet. T-shirt par paquets de dix, pantalons pareil, tout comme ça. Grosses économies. J’ai résilié mon abonnement chez France télécom,
et au niveau jeux, il y en a plein de gratuits sur internet. Comme pour les films.

Un autre conseil, faites mensualiser tout ce que vous pouvez. Loyer, eau, gaz, électricité, abonnements, commencez par payer tout ce qui est impondérable, si possible le 5 du mois (juste en même temps que l’AAH) et faites avec ce qu’il reste. Le piège à éviter c’est l’endettement.
Achetez vos pâtes par kilos, le riz aussi, les épices sont vos amies.

Oui ,à quand les structures pouvant accueillir les personnes handicapées vieillissantes avec de très faibles revenus ? Personnellement ,je ne me vois pas aller à Triffoully-les-oies alors que j’ai toute ma vie sociale à Paris ? Doit-on en plus d’être déjà pénalisé par la survenue d’un handicap ,dégénératif évolutif et j’en passe… Doit-on , disais- je être encore punie de vouloir encore apprécier la vie ?

Précision au sujet du RSA. Certes, le montant est de 535 euros pour une personne seule. Mais si vous êtes propriétaire, on vous enlève un peu plus de 60 euros, ce qui fait, en 2018, 480 euros. Si vous êtes locataire, il y a un plafond maximum de 300 euros en zone 1 (loyers les plus chers de France) pour une personne seule, et de 255 euros en zone 2 (la majorité). En supposant un loyer minimal d’environ 300 euros (si vous trouvez moins cher je ne vous envie pas), vous aurez donc à payer au minimum 45 euros de loyer, ce qui ramène le montant du RSA disponible après logement à 490 euros.

Sachant que les frais de vie sont quasiment aussi élevés pour une personne seule que pour un couple (abonnement EDF, internet, téléphone, assurances, 1 voiture…), même une place de ciné à 5 euros est un luxe, la vie d’une personne seule est bien plus difficile que celle d’un couple (sans compter que cette personne est seule avec tout ce que ça implique. Ah, j’allais oublier : le propriétaire doit encore payer une taxe foncière d’un montant fixe.

Bonjour,
Je suis au bord des larmes, en crise. Suite à ma décohabitation, je me retrouve seule à payer un loyer de 727 euro (sans parler des charges) pour une aah de 810 euro, pas possible d’avoir de caf, je ne suis pas solvable pour l’agence immobilière. (dossier hlm qui traine plus d’un an, DALO refusé: on considère que je suis hébergée, alors que je suis occupante sans droit ni titre), j’ai tapé à toutes les portes, assistantes sociales, etc…ce qu’on m’a proposé c’est de m’orienter vers les restos du coeur pour pouvoir manger, j’ai à peine 38 ans, avant de subir cet handicap, j’ai toujours travaillé, (heureusement sinon, je ne sais pas comment j’aurais pu couvrir les frais de vie, mais là toutes mes économies partent et vite), je ne comprends pas pourquoi on ne m’aide pas, depuis décembre, je tape à toutes les portes, rien…j’ai beau crier, je suis handicapée aidez moi, rien. Je cherche juste un toit, ensuite un travail, comme ça fini cette aah, je me débrouillerai seule, referai ma vie. (ce n’est pas moi qui ai choisi cet handicap, j’en souffre de cet handicap, de cette situation)

Bonjour comment faire pour vivre avec l’aah, j’ai honte honte de survivre à un point où certains jours je me dis : pourquoi faire, pourquoi lutter, pourquoi continuer à vivre alors merci de m’avoir lu

Il est certain que vivre avec si peu en france Avec une maladie ou et handicap ca isole, et ajoute du mal au mal. Pendant plusieurs années je ne me chauffais pas l’hiver, sautait des repas. Et cela a débuté vers 23 ans, quand m’a famille m’a jetée dehors malade. Ce fut le parcours du combattant déjà pour obtenir l’aah, si on est jeune et que ça ne se voit pas, bon courage. A présent je vis dans un appartement indigne qui me rend encore plus malade, j’ai vu assistance sociale, agence régionale de santé, adjoint au maire. Personne ne fait rien. Et je n’ai que des refus partout à 36 ans, étant une femme célibataire sans enfant, non prioritaire pour les logements sociaux, et victime de discrimination des agences ou et propriétaires. C’est aussi ça la pauvreté, ne pas avoir accès aux mêmes droits que les autres, et ne pas être vue, entendue, reconnue. Nicolas hulot disait, un exclu c’est qqun qu’on ne voit pas qu’on entend pas et qui ne peut pas se défendre… Je trouve cette phrase très vrai, les personnes malades, en situation de handicap, sont très peu représentèes, et n’intéressent pas grand monde. Nous sommes marginalisés.

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