Maladie de Lyme : bombe à retardement ou psychose collective ?

Publié le 30 mai 2017 par Claudine Colozzi
Difficile à diagnostiquer, la maladie de Lyme transmise par les tiques se caractérise par une pluralité de symptômes, pour certains très invalidants. © France 5

Longtemps mal connue, la maladie de Lyme occupe désormais une place importante dans les médias en raison du nombre exponentiel de personnes souffrant de cette pathologie. Difficile à diagnostiquer, elle se caractérise par une pluralité de symptômes, pour certains très invalidants. Un documentaire, diffusé mardi 30 mai sur France 5, pose la question de la prise en charge de cette maladie infectieuse divisant la communauté médicale.

Chaque année en France, des dizaines de milliers de personnes (33 000 en 2016) sont mordues par des tiques, bêtes invisibles à l’œil nu. Posés sur des herbes, ces parasites s’accrochent aux jambes des randonneurs, des jardiniers, des agriculteurs pour aspirer leur sang. En se nourrissant, elles régurgitent une redoutable bactérie présente dans leurs intestins, la Borrelia burgdorferi, à l’origine de la maladie de Lyme.

Des patients en errance médicale

Diagnostiquée trop tardivement, l’infection peut se manifester par des douleurs articulaires et musculaires, une paralysie faciale, des problèmes cardiaques… Des symptômes difficiles à repérer pour les médecins qui les confondent souvent avec ceux de la sclérose en plaques ou de la fibromyalgie. Les patients concernés sont souvent confrontés à une errance médicale, longue et douloureuse.

Il faut bien reconnaître que la maladie de Lyme reste un mystère pour les malades et un objet de dissension entre médecins. Certains alertent sur le manque de fiabilité des tests de dépistage mis en place par les autorités sanitaires. Ils s’inquiètent de la bombe à retardement que constitue cette maladie infectieuse pernicieuse. D’autres minimisent les effets de cette pathologie.

Paralysie faciale et douleurs neurologiques intenses

Un congrès organisé par l’association américaine Ilads (International Lyme ans Associated Diseases Society) vient de se tenir à Paris le 19 et 20 mai derniers.  Les associations de malades se battent pour faire reconnaître l’inefficacité des tests de diagnostic. Et Enquête de Santé sur France 5 dédie une soirée à cette question polémique et préoccupante avec un documentaire très éclairant.

Prise à temps lors de la première phase, lorsqu’une tache – un érythème migrant – apparait, cette maladie se traite facilement avec des antibiotiques. Mais lorsque le patient n’est pas pris en charge, la bactérie colonise les organes, entraînant parfois des paralysies faciales et des douleurs neurologiques intenses.

Question de santé publique ou surdiagnostic alarmiste?

L’absence de tests sérologiques fiables, le manque de formation des médecins pour diagnostiquer la maladie et un conflit entre experts sur les traitements à administrer ne vont pas dans le sens d’une prise en charge efficace et sereine de patients très handicapés au quotidien.

Un réel problème de santé publique qu’il est urgent de considérer à sa juste mesure entre ceux qui craignent un surdiagnostic et ceux, comme le Pr Christian Peronne s’intéressant depuis longtemps à cette pathologie, qui déplorent une minimisation du phénomène. Claudine Colozzi

Diffusion dans l’émission Enquête de santé à 20h40. Disponible en replay sur le site de France 5

La diffusion sera suivie d’un débat animé par Marina Carrère d’Encausse, Michel Cymes et Benoît Thevenet avec les Pr Christian Perronne, chef de service en infectiologie – Hôpital Raymond Poincaré (APHP), Pr Christian Rabaud, service de maladies infectieuses et tropicales – CHU de Nancy, Dr Louis Teulières, immunologiste et infectiologue et Agnès Gaubert-Picca, secrétaire adjointe de l’Association France Lyme.

 

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