Handicap, la priorité mal affirmée du gouvernement

Publié le 22 septembre 2017 par Franck Seuret
Édouard Philippe, le Premier ministre, ici aux côtés de Sophie Cluzel, la secrétaire d'État chargée du handicap, a réuni le comité interministériel du handicap pour « incarner et mettre en œuvre la priorité du quinquennat ». © Benoît Granier/Matignon

Hormis l’augmentation controversée de l’AAH, peu de mesures concrètes ont été annoncées à l’issue du comité interministériel entièrement dédié au handicap, « la priorité du quinquennat ». Et de nombreux sujets brillent par leur absence comme la compensation et les pensions d’invalidité.

Il n’y a pas que l’AAH dans la vie. Les mauvaises surprises qui ont accompagné la revalorisation annoncée de 90 € de l’allocation adulte handicapé (AAH) ont éclipsé les autres annonces du comité interministériel du handicap (CIH).

D’autant plus facilement que celles-ci sont très limitées : créer 250 unités localisées pour l’inclusion scolaire (Ulis) dans les lycées en cinq ans ; recruter 2 000 jeunes en service civique pour une « université inclusive » d’ici 2019 ou bien encore signer 200 partenariats MDPH-maisons de services au public surtout dans les territoires ruraux et dans les quartiers estampillés “politique de la ville”.

Un affichage et des orientations

Certes, ce comité réunissant les ministres concernés a davantage pour vocation d’afficher une volonté et de fixer des orientations. Tout le monde ne peut qu’être d’accord avec l’objectif de construire une société plus inclusive. Il n’en reste pas moins que les personnes en situation de handicap étaient en droit d’attendre beaucoup plus d’un gouvernement qui a fait du handicap « la priorité du quinquennat »L’APF, la Fnath et l’Unapei ont, dans leur communiqué respectif, exprimé leur déception.

Des gadgets pour lutter contre un chômage record

En matière d’emploi, notamment. Le chômage atteint un niveau record avec près de 500 000 demandeurs d’emploi handicapés. Ces cinq dernières années, leur nombre a augmenté presque deux fois plus vite que celui de l’ensemble des inscrits à Pôle emploi. Et la diminution des contrats aidés – seuls 200 000 seront financés en 2018 contre 320 000 en 2017 – va forcément impacter les travailleurs handicapés. Ces derniers occupent en effet plus d’un emploi aidé sur dix.

Les « engagements du quinquennat » sur ce volet sont particulièrement légers. Accueillir 6 % d’apprentis en situation de handicap dans le secteur public (soit 600 personnes !). Généraliser une journée de tutorat dans les ministères.

La seule mesure d’envergure nationale consiste à simplifier, administrativement, l’obligation d’emploi de travailleurs handicapés : le formulaire va être intégré à la déclaration sociale nominative, qui a pour but de remplacer toutes les déclarations de données sociales incombant aux employeurs. Pas sûr que ce soit le principal frein à l’emploi de salariés handicapés plus âgés et moins formés que la moyenne.

Deux bonnes mesures sur la compensation abandonnées

Et puis, il y a les absents. Comme la compensation, un thème pourtant majeur pour les personnes en situation de handicap. Rien sur la prestation de compensation du handicap (PCH) dont les insuffisances se révèlent pourtant criantes.

Quant aux deux mesures sur le sujet décidées lors du dernier CIH du quinquennat Hollande mais pas encore mises en œuvre, elles n’ont même pas été reprises : la création de l’aide à la parentalité et la fin de la limite d’âge de 75 ans pour demander la PCH. Deux bonnes idées au coût financier limité. Dommage pour un gouvernement qui veut dépasser les clivages droite-gauche. Franck Seuret

Les pensionnés d’invalidité une fois de plus oubliés

Le gouvernement n’a dit mot sur les pensions d’invalidité. Ni sur leur revalorisation, ni sur la manière dont s’appliquera la hausse attendue de la contribution sociale généralisée (CSG). Pour compenser la baisse des cotisations salariales, la CSG va en effet augmenter d’1,7 point sur quasiment tous les revenus. Les pensions d’invalidité, qui sont soumises à la CSG, en seront-elles exemptées ? Fin août, la question n’était pas encore tranchée. Les pensionnés d’invalidité attendaient donc une réponse.

Comment 12 commentaires

Mme cluzel sait déjà que j’ai arrêté mon traitement, de m’alimenter, j’arrêterai les liquides, ça va très bien cela ne fait que 8jours. Je n’irai pas à l’hôpital.Tant que Mme cluzel n’entendra pas que les handicapés non pas à être à la charge de leurs amours. Je n’ai pas de nom… Mon quotidien me gonfle suffisamment pour être le premier “cadavre cluzel”… C’est plus classe qu’une loi a son nom sur son CV.

Effectivement la pension d’invalidité brille par son absence ! Revalorisation, le honteux prélèvement de la Csg, et que dire des droits que donnent l’AAH mais pas la pension ! Nous sommes imposables, taxe d’habitation idem, plein pot sur la redevance TV, et contrairement à l’AAH, en cas de difficulté, la pension est saisissable ! Pourtant nous sommes handicapés de la même manière, et certaines pensions ne sont pas plus élevées que l’AAH ! Mais suis je bête, ouvrir droit à une pension d’invalidité veut dire que l’on a suffisamment cotisé donc travaillé, excusez nous du peu !

Bien entendu, ils ne vont pas en parler. La cote de popularité de ce gouvernement est tellement basse que ce serait un nouveau pavé dans la mare.
Nous aurons droits à la CSG puissance macron, soyez en sûr (car n’étant pas productifs, nous sommes forcément du coté des fainéants)
Le monde de la finance fidèle soutient de M. Macron n’en a rien à faire des personnes affaiblis, M. Macron n’étant qu’un pantin à leur solde.

Ne tombez pas dans le piège, pour lapin de 6 semaines…entre les allocataires et les pensionnés.

Vous les pensionnés êtes spoliés, et humiliés par le mm cluzel.

Quand aux allocataires dont je suis, elles ne nous appartiennent, tout simplement pas… C’est inique, et indécent.

Ce n’est pas vous contre nous, c’est les Invalides et leurs proches, contre leur visions pécuniaires de la vie humaine.

Cordialement
Le premier cadavre cluzel.

Comme d’habitude les personnes en invalidité sont oublié, si je me trompe pas les pensions ont augmentés d’un peu plus de 2% en quasi 5 ans.
Quid de la CSG? Peut-être une réponse le jour j.
Mais bon vu les conneries pondu pendant ce CIH, peut être mieux d’avoir été oublié.

Moi je prercois une pension de 703 euros par la cramif je ne comprends pas pourquoi je n’ai pas plus comment vivre avec 703 j’espère qu’ils vont revaloriser les pensions de cramif je suis scandalisée je précise je vis seule. Merci de me renseigner

il faut absolument faire un collectif et de porter plainte contre l etat pour dicrimination au tribunal administratif de paris et moi que si je pert l ahh avec ce nouveau calcul car etant donne que je suis marie je ferais une greve de la fain jusqu a nouvel ordre

Bonjour, je suis pensionnée invalidité 2e catégorie, reconnue par la MDPH. Avant j’étais payée par LA CRAMIF rue de Flandre à Paris.
Depuis une demande de “positionnement” au Médecin de la Sécurité Sociale par mon nouveau généraliste en province, c’est la Sécurité Sociale qui a pris le relais.
Pouvez-vous m’expliquer pourquoi ce changement, et qu’est-ce que j’y perds à terme quand je liquiderai ma retraite à 62 ans.
Je n’arrive pas à obtenir un logement social, je n’ai pas plus que ceux qui touchent l’AAH qui ont bien des avantages que moi je n’ai pas et tout m’est refusée (Tierce personne, …). Je suis obligée de prendre une tierce personne pour faire mes courses (une de mes filles) mais je n’ai aucune aide financière. Une prise en charge quotidienne pour m’aider au ménage et faire mes repas voudrait aussi dire que j’ai les moyens de m’offrir à manger tous les jours. CE QUI EST LOIN D’ÊTRE LE CAS : JE NE MANGE QUE 1 FOIS PAR JOUR EN FIN DE JOURNÉE. Depuis que mon dernier enfant n’est plus à ma charge, mon APL est passé à 272 €. Sur un loyer de 540 € EN LOCATION / PAS PROPRIÉTAIRE. BREF, JE SUIS POUR L’EUTHANASIE (ADMD) Car ma vie devient un cauchemar, sans but. Donc mon existence importe peu à qui que ce soit. J’ai travaillé avant mes 18 ans, je me suis battue seule pour mes enfants (veuve) , et je n’ai pas 50 % du minimum pauvreté, mais dans 8 ans je dois être en retraite, mais je crève déjà. Ma voiture est HS, alors que beaucoup d’invalides ont une voiture neuve. Je ne peux pas me déplacer seule pour mes courses, ni les moyens de m’offrir une activité ou un sport physique (ex : natation). Dois-je à ce point en baver, alors que je ne peux même pas payer mon incinération ??? Il FAUT QUE CELA S’ARRÊTE !!! JE NE SURVIS MEME PLUS. JE NE PEUX PLUS PAYER MON LOYER, ALORS DEMAIN C’EST DE NOUVEAU LA RUE ??? FINIR DANS UN CANIVEAU !!!! C’est NORMAL ?! Je n’ai plus de raison de continuer comme ça. Quelqu’un peut m’aider ? Ou dois-je faire le grand saut pour être enfin entendue ?

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