Citoyens handicapés, vidéos au poing

Publié le 28 septembre 2017 par Franck Seuret
En août 2016, Laura-Julia Fiquet avait posté une vidéo sur Internet dénonçant les difficultés qu'elle rencontrait pour scolariser Johan, son fils autiste.

Pour faire valoir leurs droits, de plus en plus de personnes handicapées font circuler des vidéos sur les réseaux sociaux. Elles y expliquent leurs galères ou dénoncent des injustices. Le documentaire Handicap : le combat des citoyens oubliés, diffusé lundi 2 octobre sur Planète+, montre ce nouvel activisme virtuel mais bien réel.

« Partagez un maximum pour qu’on finisse par nous entendre là-haut. » L’appel de Sarah Salmona, en juin dernier, a été reçu par les internautes. En cinq jours, sa vidéo avait été vue plus de 300 000 fois. Elle demandait au président de la République de « résoudre le problème des restrictions d’aide humaine » décidées par les Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH). Dans la foulée, elle était invitée au 13 heures de France 2 puis reçue au secrétariat d’État chargé des personnes handicapées.

Un film d’animation pour dénoncer le prix de l’amour

Sarah Salmona est l’une des héroïnes du documentaire Handicap, le combat des citoyens oubliés, diffusé à partir de lundi 2 octobre sur Planète+. Avec Laura-Julia Fiquet, qui avait posté une vidéo sur Internet où elle décrivait les difficultés rencontrées pour scolariser Johan, son fils autiste. Ou bien encore Kevin Polisano. Cet ingénieur tétraplégique a mis en ligne sur YouTube un court film d’animation pour dénoncer le prix de l’amour : la prise en compte des ressources du conjoint pour calculer le montant de l’allocation adulte handicapé.

Beaucoup de ces vidéos passent inaperçues

Le parti pris de la collection “Sous le radar”, dont fait partie le documentaire réalisé par Antoine Guerre, est de traiter un sujet en prenant comme point de départ les images réalisées par des citoyens et relayées sur les réseaux sociaux. « Cette nouvelle réalité est en train de devenir une source d’information majeure », explique le journaliste et producteur, Paul Moreira, qui a imaginé le concept. 

Beaucoup de ces vidéos passent inaperçues. D’autres, comme celles de Sarah Salmona, Laura-Julia Fiquet ou Kevin Polissano connaissent un succès viral. Jusqu’à être reprises, pour certaines, par les médias traditionnels, voire à déboucher sur une solution.

Une solution individuelle trouvée, le problème de fond demeure

Suite à sa vidéo, publiée fin août 2016, puis à son passage sur RTL pour interpeller la ministre de l’Éducation nationale, Laura-Julia Fiquet avait obtenu qu’une auxiliaire de vie scolaire soit présente auprès de son fils dès le premier jour de la rentrée scolaire. « Quand on s’adresse aux politiques, ils vont résoudre des cas ou des dossiers individuels mais il ne vont pas résoudre le problème, en fait, reconnaît lucidement la maman de Johan. Donc, qu’est-ce qui nous reste ? Les réseaux sociaux ! »

Quand la mobilisation devient collective

L’activisme individuel devient en effet plus percutant lorsqu’il entraine une mobilisation collective. C’est pour cette raison que Laura-Julia Fiquet a créé un groupe Facebook, l’Union des mamans d’enfants handicapés. Ses 7 700 membres viennent y poser des questions, faire part de leur expérience, dénoncer des injustices…

Le dossier des restrictions d’aide humaine en donne une autre illustration. C’est un travail collectif qui a permis d’amener au retrait du chronométrage des besoins pour chaque tâche de la vie quotidienne prévu par un guide officiel de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie mais contraire à l’esprit de la loi handicap de 2005.

La coordination handicap et autonomie, dont deux membres s’expriment dans le documentaire, a joué un rôle moteur, sur les réseaux sociaux notamment. D’autres associations, qui siègent au conseil de la CNSA, dont l’APF, se sont également opposées au contenu de ce guide. Mais le témoignage – d’abord écrit – de Sarah Salmona a apporté une dimension concrète à cette bataille. Elle a donné à voir les dérives d’un système, les a incarnées. Une arme médiatique à la portée de tous. Franck Seuret

 

Comment 2 commentaires

Je suis ecoeurée, les handicapes vivent comme au moyen age, ils survivent de la charité et encore on leur reproche, on nous dit que on va inciter les riches à rester en France avec les remises d’impôts mais vu leurs revenus et train de vie ils doivent se gaver j’imagine avec tout ce qu’ils ont, et se trouver fiers de vivre riche sans partager c’est honteux de toutes façons,alors comme je l’ai déjà dit il faut demander aux riches d’être courageux jusqu’au bout , que les riches nous détruisent tous une bonne fois on souffrira moins longtemps,mourir en une seule fois est moins douloureux que mourir à petit feu

BONJOUR,
Je suis retraitée handicapée!!!!
pourquoi ????? JE NE PEUX CONTINUER A PERCEVOIR MA….A.A.H.
IL NE DOIT PAS FAIRE DE DIFFERENCES…….ENTRE NOUS….
ILS FAUT CONTINUER A SE BATTRE….ET QUE TOUTES PERSONNES PUISSENT BENEFICIER DE SES DROITS…MERCI

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