Le coût de la mise en accessibilité contrecarré

Publié le 11 décembre 2017 par Valérie Di Chiappari
Trop compliqué, trop cher, trop peu de personnes concernées : autant d'arguments pour repousser l'accessibilité des établissements recevant du public.

Dans le dernier numéro de Splash, Étienne Sabbag se demande pourquoi il reste encore tant de bâtiments inaccessibles. Le magazine économique bimensuel de la plateforme de podcasts Nouvelles Écoutes bouscule ainsi les idées reçues.

Intégrer les personnes en situation de handicap coûte-t-il si cher ? Voilà la question un tantinet provocante que se pose, et nous pose, le professeur d’économie marseillais Étienne Sabbag. Un lundi sur deux, il propose Splash, un podcast publié par Nouvelles Écoutes. L’idée ? « Lancer un pavé dans la marre de l’économie. » Dans le dernier numéro, il tente de démonter les faux arguments conduisant nombre d’établissements recevant du public (ERP) à ne toujours pas être aux normes en matière de mise en accessibilité.

Tout était prévu par la loi de février 2005 mais cela ne concernerait que trop peu de personne. Cela serait trop compliqué. Cela coûterait trop cher. Une à une, il explique, pour les déconstruire, ces idées reçues. À ses côtés, deux invités : Élisa Rojas, avocate et cofondatrice du Collectif Lutte et Handicaps pour l’Égalité et l’Émancipation. Ainsi que Philippe Monmarché, fondateur d’un cabinet de conseil en accessibilité.

Une affaire de choix politique

Si l’on ne devait retenir que deux éléments de réponse, ce seraient ceux-ci. D’abord, les mesures de mise en accessibilité pourraient aider douze millions de Français. C’était, selon l’Insee, le nombre de personnes atteintes d’une limitation fonctionnelle en 2009.

Ensuite, d’après une étude de 2010, notamment menée par la Fédération française du bâtiment, la mise aux normes généralisée reviendrait à vingt milliards d’euros. Exactement ce que coûte, pour un an, le Cice, le crédit d’impôts aux entreprises pour qu’elles embauchent, et dont l’efficacité reste à démontrer. Surtout, conclut Élisa Rojas, plus qu’une question de coût, c’est une question de priorité, de choix politique.
Voilà vingt-trois minutes d’un décryptage économique utile et très pédagogique. Signalé par Sophie Massieu

 

Comment 4 commentaires

2005-2017, 12 années pour provisionner la dépense. Ce n’est pas un souci de coût mais une volonté assumée de ne pas respecter la loi. A quand les sanctions?

çà aussi ce que je défends depuis longtemps, sans oublier que chaque ERP accessible est un lieu supplémentaire ou les personnes en situation de handicap seraient des clients supplémentaires donc également une source pour “justifier” les investissements fait.
Quand aux sanctions, il faudra pouvoir contrôler dans un premier temps si les ERP déclarer accessible le sont vraiment. Il y aurait beaucoup de surprises. Personnellement je ne crois pas qu’il y ait plus de 3% vraimentnt en conformité.

tout à fait d’accord c’est vraiment une question de choix politique
Quant aux Ad’AP on voit ici le laxisme du dispositif avec Tisseo les transports de l’agglo toulousaine qui n’ont réalisé leurs engagements qu’à 52% mais compte reporter d’une année et pas de sanctions possibles avant la fin de l’Ad’AP = grand foutage de gueule !
Et aussi la SNCF qui en Occitanie prend du retard et ne tient pas ses engagements pourtant minimes alors que la région finance à 75% sans en avoir l’obligation

Bonsoir,

Une personne handicapée dans un aménagement accessible est une personne valide!

Je prépare un mémoire et le bâtiment dans lequel je suis en formation, n’est pas aux normes.

Le parking n’est pas adapté parce que pas éclairé et le revêtement du sol, laisse à désiré.

L’accès est juste pas possible pour les personnes à mobilité réduite alors que le bâtiment dispose de chambres à l’étage supérieur.

Nous sommes tous acteur de la scène et donc concernés car sur les 12 milions de personnes handicapés, beaucoups n’ont plus l’usage de la parole pour réclamer un peu de “normalité” en 2018 sommes nous!
Ceux à qui il restes de l’autonomie, sont privés de l’aide humaine à défaut de l’aide financière!

Parce que aujourd’hui, les “hommes” pensent seulement et juste à eux, c’est dire que la leçon n’a pas été comprise ou dirais-je plutôt que la sanction est de moindre importance!

Bon sang, ce sont des êtres humains avant tout!
Ils sont privés de formations et d’emplois, de loisirs, de beaucoup d’autres choses de la vie courante grace et à cause de nous, nous qui sommes soit disant un des pays ou le savoir vivre, l’égalité et la liberté ne se discute pas!

Je me sent concernée mais hélas impuissante face à la situation, j’ai honte!

Les questions que l’on devraient ne pas se posées c’est :

COMMENT et QUAND?

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