Prévention : des étudiants en santé dans les établissements pour personnes handicapées

Publié le 28 février 2018 par Franck Seuret
Les étudiants en santé interviendront, notamment, sur l’alimentation, l’activité physique, les addictions (tabac, alcool...) et la vie affective et sexuelle.

À partir de la rentrée 2018, les 50 000 étudiants en santé seront tenus d’effectuer un service sanitaire axé sur la prévention. Ils interviendront dans les écoles, les maisons de retraite ou bien encore les établissements pour personnes handicapées.

Un étudiant en médecine prodiguant des conseils santé aux résidents d’un établissement accueillant des personnes handicapées. Cela pourrait devenir une réalité dès la prochaine rentrée universitaire. La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a en effet annoncé, lundi 26 février, la création d’un service sanitaire obligatoire. Publics visés : tous les étudiants en médecine, chirurgie dentaire, pharmacie, kinésithérapie, soins infirmiers, ergothérapie, orthophonie, … Soit 50 000 étudiants par an.

Se focaliser sur les actions de prévention

Ce service sanitaire durera trois mois, temps de formation compris. Et il sera focalisé sur les actions de prévention. « Il ne s’agit pas de faire exécuter des activités de soins aux étudiants mais de leur permettre d’intervenir sur des thèmes prioritaires de santé publique, tels que la vie affective et sexuelle, les comportements d’addiction, l’activité physique et la nutrition », précise le ministère.

La prévention pourra porter, par exemple, sur la maîtrise de son alimentation au self.

Encourager des comportements favorables à la santé

La prévention est en effet l’un des quatre axes prioritaires de la stratégie nationale de santé, adoptée en décembre dernier. « Elle passe notamment par la promotion de comportements favorables à la santé dont l’impact sur la qualité de vie (…) et sur la mortalité est démontré », souligne Agnès Buzyn.

L’enjeu est crucial car les différences d’espérance de vie entre personnes de milieux sociaux différents sont, pour une part, liées à des différences de comportements.

Aller dans les écoles, les prisons, les entreprises

« Le service sanitaire sera déployé sur tout le territoire et auprès de tout type de public, notamment les plus fragiles », ajoute le ministère. Les étudiants pourront ainsi se rendre dans des écoles, des collèges et des lycées. Mais également des entreprises, des maisons de retraite, des prisons et des établissements médico-sociaux. Une bonne nouvelle pour les résidents handicapés.

Encourager les personnes handicapées à se faire dépister

De nombreuses études ont en effet montré que les personnes en situation de handicap bénéficient moins que les autres des programmes de prévention. Elles se font moins souvent dépister les cancers du col de l’utérus, du sein ou du colon.

Et bien qu’il y ait plus de fumeurs parmi les personnes atteintes de troubles mentaux, ces dernières bénéficient moins des programmes d’incitation et d’aide au sevrage.

Sensibiliser les étudiants à l’accès aux soins

« Que des étudiants puissent intervenir dans les établissements médico-sociaux, durant leur service sanitaire, pour faire de la prévention va donc dans le bon sens. Sous réserve, bien entendu, qu’ils adaptent leur message à chaque type de public, commente Aude Bourden, la conseillère santé de l’APF. Cette expérience pourrait également les sensibiliser au problème, plus général, de l’accès aux soins des personnes handicapées. »

Restera ensuite à régler la question de la formation des professionnels, de l’accessibilité des lieux et du matériel, du reste à charge… Car, pour les personnes handicapées, la santé ne se limite pas à la prévention. Franck Seuret

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