Et si le Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes s’intéressait au handicap ?

Publié le 8 janvier 2013 par Valérie Di Chiappari

Jean-Marc Ayrault et Najat Vallaud-Belkacem ont installé, mardi 8 janvier, le Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes.

Cette nouvelle instance, composée de parlementaires, élus locaux, personnalités qualifiées, représentants des associations, etc. se substitue à l’Observatoire de la parité dont le champ d’action était limité à la parité en politique. La ministre des Droits des femmes a précisé que ce Haut conseil « animera le débat public sur les grandes orientations de la politique pour l’égalité, notamment en ce qui concerne la lutte contre les violences de genre, la place des femmes dans les médias et la diffusion de stéréotypes sexistes, la santé génésique, l’égal accès aux fonctions publiques et électives et la dimension internationale de la lutte pour les droits des femmes. » Il serait également souhaitable qu’il se penche sur la situation des femmes handicapées.

Double discrimination

Celles-ci subissent en effet « une double discrimination », comme le rappelait la présidente de la Ligue portugaise des personnes handicapées motrices, dans un éclairant ouvrage sur la situation des femmes handicapées européennes édité par le Conseil de l’Europe : elles sont discriminées en tant que femmes et en tant que personnes handicapées. « Mais il ne s’agit pas d’un simple cumul de désavantages », précisait Maria Leonor Beleza : « En effet, si l’idée que l’on se fait de l’éducation et du travail des femmes est en soi discriminatoire, on admet plus facilement qu’une femme handicapée doit être entretenue par d’autres, même si elle a des aptitudes pour étudier et travailler, tandis que l’on sera plus exigeant envers un homme handicapé. On accepte plus facilement de renoncer à la réadaptation professionnelle pour une femme qui a subi un accident que pour un homme. » Une illustration parmi d’autres d’un sujet dont devrait se saisir le Haut conseil.

Un des membres de cette instance connaît bien les problématiques liées au handicap : Thierry Sibieude est vice-président du conseil général du Val d’Oise, en charge des personnes handicapées, fondateur de l’association la Clé pour l’autisme et administrateur de la Fegapei, la fédération nationale des associations gestionnaires d’établissements et services pour personnes handicapées. Mais Maudy Piot est « outrée par le fait qu’aucun représentant d’association de femmes handicapées » ne figure dans la liste des 72 membres du Haut conseil. La présidente de Femmes pour le dire, femmes pour agir, une association qui se bat « contre ce fléau des violences envers les femmes handicapées », avait écrit à Najat Vallaud-Belkacem, pour demander à ce que son association soit représentée. En vain. Franck Seuret – Photo Mikiane

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