L’assurance maladie veut réduire le coût des frais de transport et provoque la colère des taxis

Publié le 11 janvier 2013 par Valérie Di Chiappari

Embouteillages monstres dans de nombreuses villes de France. Les taxis y ont bloqué la circulation, jeudi 10 janvier, pour protester contre la réforme à venir concernant le transport des malades.

taxi jouetLa loi de financement de la Sécurité sociale 2013 va en effet donner aux établissements de santé la possibilité de lancer des appels d’offre pour sélectionner un ou des prestataire(s) assurant le transport assis des patients. Et les taxis craignent que ce marché leur échappe au profit de grands groupes. Cette réforme confirme que l’Assurance maladie est bien décidée à réaliser des économies sur les frais de transport.

2,1 % des dépenses d’assurance maladie

Des frais qui se sont élevés à 3,5 milliards d’euros en 2010, soit 2,1 % de son budget. Et ils augmentent plus vite que l’ensemble des autres dépenses : + 63 % entre 2001 et 2010 contre + 39,4 %. Dans un récent rapport, la Cour des comptes estime qu’une « action résolue et cohérente permettrait de dégager des économies très significatives », « au minimum 450 millions d’euros ». Ce qu’a commencé à faire l’Assurance maladie.

Entre autres mesures, elle a décidé, en 2011, de réserver, dans le cadre d’une affection longue durée, la prise en charge des frais de transport aux patients atteints de certaines déficiences ou incapacités. Une décision contestée par la Collectif interassociatif sur la santé : « Un contrôle plus rigoureux des prescriptions médicales se justifie pleinement » mais pas une mesure qui consiste tout simplement à ne plus rembourser ses frais de transport à toute une population de patients… au risque de limiter l’accès aux soins.

La réforme en cours est d’un autre ordre. Elle ne limite pas les prescriptions de transport pour les patients mais vise à en diminuer le coût en négociant aux mieux les tarifs. Elle pourrait, en revanche, avoir un impact économique et social sur les chauffeurs de taxi. D’où leur grogne. Leur mouvement de grève leur a toutefois permis d’obtenir l’ouverture d’une concertation sur l’élaboration du décret qui définira les modalités des appels d’offres. Franck Seuret – Photo DR

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