Recherche et handicap : voir la douleur pour mieux soigner les personnes avec des difficultés d’élocution

Publié le 18 avril 2013 par Axelle Minet

La pupille varie selon l’intensité douloureuse ressentie. Plus précisément, son diamètre ou son degré de contraction après une stimulation lumineuse de la rétine augmente avec l’intensité de la souffrance. Pour les médecins, de tels indicateurs représentent sur le papier des outils d’évaluation pertinents.

Ainsi, mesurer ces deux paramètres permettrait d’évaluer rapidement la douleur, en particulier chez les personnes ne pouvant formuler précisément ce qu’elles ressentent : enfant, patient ayant des difficultés d’élocution ou de compréhension, etc. En l’absence de la connaissance de la douleur (ou de son atténuation) ressentie par un patient, il est difficile et délicat, en effet, pour le personnel soignant de mesurer l’efficacité d’un traitement.

Afin de pallier un tel manque ou retour d’information, une étude a été menée par une équipe de l’Inserm (Unité 738 Université Paris Diderot-Paris 7) en utilisant à titre de modèle le cas de l’accouchement.

Évaluer l’efficacité d’un traitement antalgique

Les scientifiques ont ainsi mesuré les pupilles de femmes en fonction de la douleur des contractions utérines et de son soulagement par l’analgésie péridurale. Ils ont pour cela placé devant l’œil une caméra capable d’effectuer des mesures en une fraction de seconde. Résultat : les contractions utérines provoquent effectivement l’augmentation du diamètre de la pupille et le degré de sa contraction après stimulation lumineuse de la rétine. Des paramètres qui reviennent à la normale avec une péridurale.

Cependant, les données obtenues montrent qu’il est difficile d’établir des valeurs seuils permettant de distinguer une patiente douloureuse d’une patiente non douloureuse. « Néanmoins, chaque individu pourrait être son propre témoin, souligne Jean Guglielminotti, co-auteur de l’étude. Cela signifie qu’en mesurant l’évolution de ces paramètres au cours du temps, par exemple avant et après un traitement antalgique, il serait possible de déterminer l’évolution de la douleur et de savoir ainsi si ce traitement a été efficace ou non. »

Il reste à généraliser cette évaluation à d’autres conditions que l’accouchement, comme le précise le chercheur : « Nous avons conduit une étude de preuve de concept. Il nous reste maintenant à valider ses résultats dans différentes situations. » O. Clot-Faybesse – Photo @ Inserm

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site est protégé par reCAPTCHA et la Politique de Confidentialité de Google et l'application des Conditions d'Utilisation.