Possibilités d’indemnisation, accès au dossier médical, directives anticipées… : des malades encore peu au courant de leurs droits selon le baromètre Ciss 2013

Publié le 24 avril 2013 par Valérie Di Chiappari

Si les Français sont globalement bien informés des situations courantes concernant leur santé, ils méconnaissent certains droits et aspects pratiques comme l’accès au dossier médical personnel et les recours en cas de problèmes. C’est ce que révèle l’édition 2013 du baromètre des droits des malades, réalisé par l’institut LH2 pour le Collectif inter-associatif sur la santé (Ciss) dans le cadre de la journée européenne des droits des patients, le 18 avril.

Plus de 80 % des Français s’estiment ainsi bien informés sur leur état de santé, les soins et traitements en rapport ou la compétence des médecins. Pour être renseignés, ils font d’abord confiance aux professionnels : médecin traitant (94 %), spécialiste (91 %) et pharmacien (86 %). Une originalité du baromètre des droits des malades est de distinguer la catégorie des personnes atteintes d’une affection longue durée (ALD). Ces dernières sont encore plus nombreuses (97 %) à accorder leur confiance au médecin traitant, notamment pour être dirigées vers un autre professionnel ou un établissement de santé.

Alors que l’information santé foisonne sur Internet, les Français considèrent qu’il s’agit de la source la moins fiable : seuls 33 % lui font confiance. Ils y trouvent essentiellement un soutien psychologique (53 %), des informations pour dialoguer avec le médecin (53 %)… ou contester son avis (33 %). Comparés aux moyens traditionnels, les services en ligne intéressent peu (consultations, carnet de santé électronique…) et encore moins les personnes atteintes d’une ALD.

À peine plus d’une personne sur deux informée sur la convention Aeras

Le sondage révèle toutefois un manque de connaissances à propos de situations ponctuelles ou plus exceptionnelles. Concernant les possibilités d’indemnisation en cas de grave problème, par exemple, seuls 55 % des Français s’estiment bien informés. Et effectivement, ils ne sont que 37 % à avoir déjà entendu parler des Commissions régionales de conciliation et d’indemnisation (CRCI) et/ou des Commissions des relations avec les usagers et de la qualité de la prise en charge (CRUQPC). Les modalités d’accès au dossier médical personnel sont également mal connues.

Par ailleurs, certains droits mériteraient d’être davantage divulgués. Ainsi, près d’un Français sur trois ignore qu’il peut rédiger ses souhaits pour sa fin de vie (directives anticipées) et être accompagné par un proche au cours de ses traitements (personne de confiance).

Enfin, 32 % ont déjà eu -pour eux-mêmes ou un proche- des difficultés pour obtenir un crédit du fait de leur état de santé (refus, exclusion de garanties, surprime d’assurance). Parmi eux, seuls 52 % connaissent la convention “S’assurer et emprunter avec un risque aggravé de santé” (Aeras) et seulement 15 % en ont bénéficié.

Texte Audrey Plessis – Photo DR

* Sondage LH2 pour le Ciss, réalisé les 22 et 23 mars 2013 par téléphone auprès d’un échantillon de 1 003 personnes représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site est protégé par reCAPTCHA et la Politique de Confidentialité de Google et l'application des Conditions d'Utilisation.