Aux handicapés de renoncer à l’accessibilité ou le raisonnement par l’absurde de Cécile Duflot

Publié le 29 avril 2013 par Valérie Di Chiappari

Le 12 avril, Cécile Duflot, la ministre de l’Égalité des territoires et du logement avait rendez-vous avec l’Association des journalistes de la construction (AJC). Et parmi les sujets qui dérangent a tout naturellement été abordé celui de l’accessibilité.

Le site batirama.com relate ce moment d’échange, sans oublier de rappeler aux lecteurs auxquels cela aurait échappé : « Aujourd’hui tous les logements neufs construits doivent l’être suivant les normes handicapés avec toutes les contraintes que cela entraine, techniques mais aussi la réduction des surfaces pour les pièces principales telles que les séjours par exemple. »

Pour Cécile Duflot cela ne fait visiblement aucun doute : l’accessibilité, c’est aux handicapés d’y renoncer eux-mêmes. Comment ? Appuyés par leurs associations qui, conscientes des fameuses contraintes imposées aux professionnels du bâtiment, doivent faire évoluer les normes en vigueur… sous-entendu à la baisse. Et la ministre de déclarer, toujours selon batirama.com : « 577 députés et plus de 400 sénateurs ont voté la loi de 2005 à l’unanimité. Personne à ce moment-là ne s’est manifesté pour expliquer par exemple qu’installer des siphons de sols à tous les étages sous les baignoires n’était peut-être pas une obligation opportune. Si aujourd’hui je monte au créneau, on me promet une manifestation de gens en fauteuils roulants devant mon ministère. J’ai d’ailleurs parlé du sujet de l’adaptabilité des logements avec le Président de l’Association des Paralysés de France cette semaine en lui expliquant les contraintes de ces exigences, mais cette évolution si elle doit avoir lieu doit être portée par ces associations d’handicapés elles-mêmes. »

Sans vouloir trop ergoter sur le caractère de l’exemple cité (les siphons de sol à tous les étages) – mais les députés et sénateurs qui ont voté la loi de 2005 apprécieront sans doute leur inconséquence ainsi pointée, force est de constater que le raisonnement par l’absurde ayant conduit la ministre à cette déclaration a de quoi déstabiliser. Un peu comme si l’on demandait aux associations de malades de lutter en faveur d’un moindre accès aux soins ou à celles en faveur de l’égalité de prôner les discriminations. Valérie Di Chiappari – Photo DR

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