Sympathy for Delicious : handicap, miracles et rock’n roll pour ce film primé au Festival Sundance en 2010, qui sort en salles demain

Publié le 7 mai 2013 par Valérie Di Chiappari

Prix du Jury au Festival de Sundance, en 2010, le film américain Sympathy for Delicious, qui sort enfin sur les écrans demain, dresse le portrait d’un drôle de héros. Un beau gosse SDF en fauteuil qui se rêve rock star et découvre un jour qu’il a le pouvoir de guérir avec ses mains.

La ressemblance avec le titre de la chanson des Rolling Stones, Sympathy for the Devil, n’est certainement pas fortuite. Car Sympathy for Delicious parle bien de rock’n roll. Et s’il y est plus question de Dieu que du Diable, on se demande parfois lequel des deux tire les ficelles. C’est en tout cas la question que se pose Dean, alias Delicious D, lorsqu’il découvre qu’il peut guérir les gens, excepté lui-même, par magnétisme, en apposant ses mains.

Dean aimerait retrouver l’usage de ses jambes, sortir de Skid Row, ce quartier de SDF à Los Angeles où il dort dans sa voiture et reprendre sa carrière de DJ. C’est dans ce but qu’il accompagne, au tout début du film, son ami René pour le grand show d’un prédicateur, comme seuls les Américains en ont le secret. Sans succès.

Un don, une carrière
Petit à petit, il se laisse donc convaincre par le père Joe, qui dirige la mission du quartier, d’utiliser son « cadeau de Dieu » pour soulager les plus démunis. Les candidats affluent et les donations pleuvent. Dean se sent vite dépassé et a, surtout, le sentiment que le père Joe l’exploite.
Son don sera utilisé au profit de sa seule carrière. Il intègre un groupe de rock et invite les gens à venir aux concerts pour un spectacle dans lequel se marient étrangement punk-rock et guérisons. Star, il l’est devenu. Mais de quoi exactement ? D’autant qu’un grain de sable va bien évidemment venir gripper la machine.

Au-delà de la fable du jeune homme en colère qui doit trouver sa voie, une guérison qui ne passera pas forcément par la marche, ce premier film de Mark Ruffalo -qui interprète également le père Joe- étonne par son ton. On parle fort et mal, on fume, on boit beaucoup. La caméra montre également une ville telle qu’on la voit peu, sans fard. Un Los Angeles où l’on peut devenir roi ou finir dans le caniveau.

Pas que du cinéma !
Dans le rôle de Dean, Christopher Thornton, qui a écrit le scénario, est aussi magnétique que ne le sont les mains de son personnage. Cette histoire est de toute façon un peu la sienne, lui qui est devenu paraplégique suite à un accident de randonnée au moment où il décrochait ses premiers rôles au cinéma. « J’ai lancé une blague qui a ému le monde entier, mais je n’avais pas compris que c’était moi, la blague », dit la chanson des Bee Gees que notre héros écoute in the end.

Corinne Manoury

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