L’AAH ne sera pas gelée mais les 50 milliards d’économie vont jeter un coup de froid sur la politique du handicap

Publié le 16 avril 2014 par Axelle Minet

Épargnées par le plan de 50 milliards d’économies, les personnes handicapées ? Certainement pas. Manuel Valls en a dévoilé les principales mesures, mercredi 16 avril.

Le Premier ministre a certes précisé que les minima sociaux, dont l’allocation adulte handicapé, ne seront pas gelés pendant un an. « Pour veiller au sort des plus démunis (…), ils continueront d’augmenter au rythme de l’inflation. » Comme en 2014, donc. Mais les pensions d’invalidité, comme les autres prestations sociales (aides au logement, etc.), n’augmenteront pas d’un euro d’ici octobre 2015.

L’État, la Sécurité sociale et les collectivités locales seront mis à contribution

De plus, la politique du handicap repose sur des financements de la Sécurité sociale (27 milliards environ pour le financement des établissements et services, principalement) ; de l’État (11 milliards, pour l’AAH essentiellement) ; et des conseils généraux (environ 5 milliards d’euros pour la prestation de compensation du handicap et les établissements). Or, tous ces acteurs vont être mis à contribution pour atteindre l’objectif de 50 milliards d’euros d’économies entre 2015 et 2017.

Les créations de places au compte-goutte

Le rythme de création de places en établissements et services, pourtant poussif, ne va donc certainement pas être accéléré. On peut également craindre que le pacte pour l’emploi, signé en 2011 par l’État avec les entreprises adaptées, ne fasse les frais de la politique d’austérité. Déjà, les 1 000 aides au poste supplémentaire, prévues pour 2014, n’ont pas été débloquées : elles devaient l’être progressivement, en 2015 et 2016, avait promis le ministère du Travail, fin 2013. Quant à la prestation de compensation du handicap, son élargissement aux besoins non couverts (aide à la parentalité, etc.) semble plus que jamais illusoire.

Les créations d’emploi dans l’Éducation nationale seront maintenues

En revanche, le recrutement en contrat à durée indéterminée, par le ministère de l’Éducation nationale, à partir de la rentrée 2014, des auxiliaires de vie scolaire arrivant à la fin de leurs six années de contrat d’assistant d’éducation ne semble pas menacé. « Les créations d’emplois prévues dans l’Education nationale, la sécurité et la justice seront maintenues », a insisté Manuel Valls. On attendra cependant de voir pour y croire… Franck Seuret – Photo DR

 

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