L’OMS adopte un plan d’action pour améliorer l’état de santé des personnes handicapées

Publié le 23 mai 2014 par Valérie Di Chiappari

C’est une première pour l’Organisation mondiale de la santé. Son assemblée mondiale de la santé, l’organe décisionnel suprême de l’OMS, va adopter, ce 23 mai, un plan d’action mondial 2014-2021 pour « un meilleur état de santé pour toutes les personnes handicapées ». Il s’inscrit dans la lignée de la Convention relative aux droits des personnes handicapées, adoptée par les Nations Unies en 2006. Trois questions au Dr Étienne Krug, le directeur du département de l’OMS en charge du handicap et de la prévention de la violence et des traumatismes

KrugFaire Face : Pourquoi l’OMS a-t-elle adopté ce plan ?

Étienne Krug : On dénombre plus d’un milliard de personnes handicapées dans le monde, soit une personne sur sept. De manière générale, elles rencontrent des difficultés à accéder aux services de santé. Elles sont deux fois plus nombreuses à juger que les établissements de santé répondent mal à leurs besoins, trois fois plus à déclarer que des soins leur ont été refusés et quatre fois plus à faire état de mauvais traitements. Un exemple : 70 millions de personnes ont besoin d’un fauteuil roulant mais seuls 5 à 15 % en disposent effectivement. L’OMS se devait d’agir.

OMS,santé,convention,Nations Unies,FF : Quels sont les principaux objectifs de ce plan ? Comment l’OMS peut-il encourager ses États membres à le mettre en œuvre ?

E.K. : Le plan affiche trois objectifs : améliorer l’accès aux services et aux programmes de santé ; renforcer et développer les services d’adaptation, de réadaptation, d’aides techniques, etc. ; renforcer la collecte de données et soutenir la recherche sur le handicap. Il propose également des mesures à mettre en œuvre et définit des indicateurs, pour évaluer les progrès. L’OMS va assister techniquement les pays le souhaitant. Il va également mobiliser tous les partenaires possibles : les pouvoirs publics bien sûrs, mais aussi les associations, les professionnels, etc. Et nous allons inciter les pays donateurs, dont la France, à le financer.

FF : La situation varie énormément d’un pays à l’autre. La France est-elle concernée par un tel plan ?

E.K. : Quels que soient la richesse et le niveau de développement des pays, les principes à mettre en œuvre restent les mêmes. Ils sont inscrits dans la Convention relative aux droits des personnes handicapées, adoptée par les Nations unies. Elle entérine notamment leur droit de jouir du meilleur état de santé possible sans discrimination fondée sur le handicap et de bénéficier de services d’adaptation et de réadaptation. La France a certes fait des efforts mais elle peut encore mieux faire, en matière d’accessibilité des établissements de santé et de formation des personnels notamment. Comme tous les États membres, elle a des marges de progression.

Propos recueillis par Franck Seuret – Photo 1/ONU – Photo 2/DR

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