Vers l’acceptation de l’enfant handicapé au Bénin

Publié le 15 novembre 2014 par Axelle Minet

Le documentaire Regards sur l’enfant handicapé au Bénin donne la parole à des parents. Dans ce pays imprégné de culture vaudou, le mot “handicap” n’existe pas et l’enfant qui le porte est considéré comme “maléfique”. Heureusement, les choses bougent.

Le film s’ouvre sur le visage radieux d’Esther, 8 ans, qui souffre de Spina Bifida avec hydrocéphalie dérivée. Elle se déplace hardiment sur la terre rouge dans un fauteuil bleu bricolé à trois roues. Pourtant, la vie quotidienne d’un enfant handicapé béninois, tout comme celle de ses parents n’est pas simple, comme en témoignent cinq familles. Le documentaire Regards sur l’enfant handicapé au Bénin, produit par l’ONG Équilibre Bénin France et TLM Production, nous présente un pays où les prises en compte et en charge du handicap restent encore faibles. Les familles et les enfants handicapés ne recevant pas d’aide directe de l’État, les soins et la scolarité sont à leur charge.

Malédiction

Le documentaire explore les différences de représentations du handicap liées à la religion et à la culture en terre vaudou. Au Bénin, le mot “handicap” n’existe pas. Trop stigmatisant. Les familles préfèrent parler de “difficulté” ou de “maladie” pour se protéger. En effet, le handicap de l’enfant peut être considéré comme une punition des dieux ou imputé à une faute commise par les parents. Il devient donc un facteur de honte qu’il s’agit de cacher. Il n’est pas rare qu’une mère soit bannie de la communauté, voire que l’enfant soit sacrifié.

Heureusement, les choses bougent, notamment grâce à la “Réadaptation à base communautaire”, un programme pensé et diffusé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), dont le relais au Bénin a été assuré par le Ministère de la famille et des personnes handicapées et qu’Équilibre Bénin France applique et diffuse. Son objectif ? Accroître l’autonomie et la mobilité des personnes handicapées. Il fait appel aux efforts conjugués des personnes handicapées, de leur famille, de leur communauté, des services sociaux, de santé, d’éducation et de formation professionnelle appropriée. Il centre ses activités sur la prévention et le dépistage précoce, la rééducation, l’appareillage, les soins, les interventions, l’éducation, l’apprentissage d’un métier. Grâce à ce programme, appliqué dans la moitié du pays, les enfants nés différents sont peu à peu acceptés et l’infanticide recule. Katia Rouff

Un documentaire de Rémy Viville et Olivier Raballand, DVD de 26 min, 20 €. À commander sur www.mondealautre.fr

Comment 2 commentaires

Merci pour avoir mené de réflexion sur cette thématique. Depuis 2013, nous organisation mène des actions en faveur des personnes handicapées en général au Bénin dans la commune de Sô-ava. Les autorités de mon pays doivent prendre ce phénomène au sérieux.

Président ONG Cercle des Décideurs Humanitaires Bénin

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