Des progrès encourageants dans la prise en charge des prématurés
L’Inserm vient de publier les premiers résultats d’une étude menée sur plus de 7 000 nourrissons. Elle évalue la survie des enfants prématurés. Résultat : elle a augmenté ces quinze dernières années.
Les chiffres ont de quoi rassurer les futurs parents. En 2013, la France pointait au 17e rang européen pour la mortalité néonatale. Mais selon l’étude Epipage 2, menée par l’Inserm, le taux de survie chez les bébés prématurés a grimpé de manière significative en l’espace de quinze ans. Les chercheurs se sont penchés sur plus de 7 800 nourrissons nés en 2011 dans vingt et une régions françaises et quatre régions d’outre-mer.
Davantage d’enfants nés sans séquelles
Les résultats, publiés cette semaine dans la revue américaine Jama Pediatrics, montrent que le nombre d’enfants nés sans séquelles entre la 25e et la 29e semaine d’aménorrhée a augmenté de 14 % depuis la dernière étude datant de 1997.
Un progrès significatif quand on sait que ces grands prématurés sont les plus fragiles et les plus exposés aux pathologies néonatales qui peuvent se développer dans les semaines suivant la naissance. Chez les bébés modérément prématurés, nés entre la 29e et la 31e semaine, le taux de survie sans séquelles augmente de 6 %.
Par ailleurs, plus les enfants sont prématurés et plus le taux de survie diminue. Ainsi, il atteint 9 % à 32-34 semaines, 94 % à 27-31 semaines, 60 % à 25 semaines et moins de 1 % avant 24 semaines.
Un meilleur accompagnement des femmes enceintes
Ces bonnes statistiques s’expliquent avant tout par un meilleur repérage des grossesses à risque. Les médecins parviennent également à mieux cerner les femmes dont l’accouchement doit être provoqué à cause d’un problème de type décollement placentaire.
L’Inserm relève que « les enfants prématurés étant à haut risque de complications néonatales, cérébrales, respiratoires et digestives en particulier, les taux de survie sans pathologie néonatale grave sont plus faibles. » Ainsi, seuls 30 % des enfants nés à 25 semaines de grossesse ne souffrent pas d’une pathologie néonatale. Concernant les enfants les plus immatures, les résultats ont peu évolué.
Aujourd’hui, 85 % des enfants prématurés naissent dans des maternités de type 3, des établissements spécialement équipés pour les accueillir.
Des enfants suivis jusqu’à leurs 6 ans
Les chercheurs continueront de suivre près de 4 000 enfants jusqu’à leurs 6 ans et espèrent pouvoir pousser jusqu’à 12 ans si les financements suivent. Selon eux, un suivi sur le long terme permettra de mieux comprendre le développement des très grands prématurés et facilitera le choix du personnel médical au moment où le problème se présente au cours de la grossesse. Johanna Amselem
Source : Communiqué, salle de presse, La survie des enfants grands prématurés en France s’améliore : premiers résultats de l’étude Epipage 2
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