Justice : la première formation d’accompagnants sexuels aura-t-elle lieu ?

Publié le 5 mars 2015 par Élise Descamps
Marcel Nuss, président de l'Association pour la promotion de l'accompagnement sexuel (Appas). ©DR

La gérante de l’hôtel qui devait accueillir à Erstein, au sud de Strasbourg, la première formation d’accompagnants sexuels en France, les 12, 13, 14 et 15 mars 2015, vient de se rétracter. Elle craint d’être « complice de proxénétisme ». Un recours en référé contre cette rupture de contrat sera étudié au Tribunal de grande instance de Strasbourg vendredi 6 mars au matin. Il a été déposé par l’Association pour la promotion de l’accompagnement sexuel (Appas), organisatrice de cette formation.

« Nous voulons pousser l’hôtelière qui devait nous accueillir dans le cadre de notre formation d’accompagnants sexuels, mi-mars, près de Strasbourg, à revenir sur sa décision de ne plus le faire. Elle nous met dans une situation délicate en nous obligeant à chercher un autre lieu à la dernière minute, donc forcément plus cher », explique Marcel Nuss, le président de l’Association pour la promotion de l’accompagnement sexuel (Appas), organisatrice de cette formation. Son objectif ? « Permettre à des personnes handicapées souffrant d’isolement et de misère affectifs et sexuels d’accéder à l’expérience de l’exploration et de la découverte de leur corporéité à travers l’écoute, le toucher, les massages et les caresses. »

Neuf hommes et cinq femmes inscrits à la formation

Quatorze stagiaires, venus de toute la France, sont inscrits à la formation de la semaine prochaine. Un groupe composé de neuf hommes et cinq femmes. « Quatre personnes ne comptent pas exercer comme accompagnants sexuels mais seulement s’informer », précise Marcel Nuss. Le programme alterne les temps théoriques, avec juristes, psychologues, Marcel Nuss lui-même, le témoignage d’une accompagnante sexuelle allemande, et des temps pratiques, avec notamment des techniques de massage.

« Je pensais héberger des handicapés et leurs conjoints. »

« Humainement, je comprends le combat de Marcel Nuss. Si je suis obligée de les accueillir, je le ferai, mais je serai protégée juridiquement, car on ne peut contester une décision de justice », explique l’hôtelière. Elle avait initialement accepté « sans savoir que les programmes de formation comportent également des cours sur les techniques de massage et les touchés au corps », même si elle avait bien lu le sigle de l’association. Avant d’apprendre aussi, dans les Dernières Nouvelles d’Alsace, la semaine dernière, que trois stagiaires « pratiquent déjà les relations tarifées ».

« Je pensais héberger des handicapés et leurs conjoints cherchant à mieux vivre sexuellement leur vie de couple. Monsieur Nuss aurait dû jouer franc-jeu. Je ne veux pas être complice de proxénétisme et vis à vis de la clientèle, qu’il y ait une descente de police pendant le stage. » Le Code pénal dans ses articles 225-5 à 225-12 assimile au proxénétisme « le fait par quiconque, de quelque manière que ce soit, de faire office d’intermédiaire entre deux personnes dont l’une se livre à la prostitution et l’autre exploite ou rémunère la prostitution d’autrui. » La prostitution est légale en France.

Un Télésexe pour financer la formation ?

Pour Marcel Nuss, quel que soit le lieu et quel qu’en soit le prix, la formation aura lieu car « les attentes sont énormes ». Il annonce d’ores et déjà qu’il fera appel à des dons et, pourquoi pas, organisera un « Télésexe, sur le modèle du Téléthon ». Élise Descamps

Comment 4 commentaires

« Je pensais héberger des handicapés et leurs conjoints. »????Dejà il faut que la maudite loi du plafond de ressouces du conjoint (e) soit suprimée et aprés on parle des handicapés et conjoints (es).Il ya pas mal de organismes que veulent faire du fric à tout prix en se sevent des handicapés,mais personne ou presque,dit de se battre contre cette loi ridicule du plafond de ressources du conjoint (e) que nous prive de vivre nottre bonheur en couple,à mediter.

Merci,cordialement.

bonjour : Pourquoi se voiler la face, les personnes handicapées ont besoin de rapports sexuels comme tout un chacun, et surtout les hommes que leurs hormones doivent travailler cruellement. J’admire Monsieur Marcel Nuss d’avoir essayé de mettre un terme à un tabou particulièrement stupide…germaine Cartro

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