EyeBrain traque les maladies du système nerveux grâce aux mouvements des yeux

Publié le 6 mars 2015 par Valérie Di Chiappari
Constituées d’une mentonnière, de deux écrans, d’un ordinateur et de logiciels de stimulation et d’analyse, les machines développées par EyeBrain aident les médecins à compléter leur diagnostic. ©DR

EyeBrain, startup innovante dans le domaine de la santé installée à Ivry-sur-Seine (94,) met au point des dispositifs médicaux permettant de détecter de potentielles maladies du système nerveux et cérébral grâce aux mouvements oculaires. Syndromes parkinsoniens, sclérose en plaques, dyslexie… : ses machines aident les médecins à compléter leur diagnostic et offrent aux patients des dispositifs non-invasifs contrairement aux tests sanguins et autres ponctions lombaires.

Et si le mouvement des yeux, l’oculomotricté, servait de marqueur des fonctions cérébrales pour aider à diagnostiquer et à suivre l’évolution de pathologies neurologiques et psychiatriques (sclérose en plaques, traumas crâniens légers, dyslexie, Parkinson…) ? C’est l’idée sur laquelle a misé EyeBrain, une des rares sociétés françaises à créer des dispositifs médicaux fondés sur ce principe.

Des algorithmes sophistiqués pour tester certaines régions du cerveau

createur eyebrainLes machines mises au point par Eyebrain sont basées sur l’étude des mouvements des yeux, à partir d’algorithmes sophistiqués. Leur  technologie permet de tester certaines régions du cerveau. Constituées d’une mentonnière, de deux écrans, d’un ordinateur et de logiciels de stimulation et d’analyse, elles aident les médecins à compléter leur diagnostic avec des résultats « quantifiables et objectifs ». Ce, pour des syndromes parkinsoniens, la sclérose en plaques ou encore la dyslexie. Et en seulement vingt minutes !
« Pour chaque pathologie, nous proposons des jeux de tests, des analyses spécifiques et la possibilité d’en tirer un bilan », explique le président- fondateur d’EyeBrain, Serge Kinkingnéhun (photo ci-contre).

Un tiers des CHU français équipés de ces dispositifs

Outre des diagnostics plus sûrs et un gain de temps, ces machines génèrent des économies. Ce type d’examens coûte en effet moins cher que ceux par imagerie (56 € versus 150 à 300 € pour une IRM, voire davantage pour un Petscan), avec un remboursement de la Sécurité sociale. Ceci dit, « ils ne les remplacent pas » mais  viennent utilement « les compléter », comme tient à le préciser Serge Kinkingnéhun.
Ces dispositifs sont également non-invasifs, contrairement à des tests sanguins et autres ponctions lombaires. De plus en plus ergonomiques (les dernières versions étant plus légères, plus confortables, plus faciles à utiliser) et performants, ils facilitent le travail des praticiens. Ils « comblent un vide dans les outils de diagnostic utilisés en neurologie et en psychiatrie », assure en outre EyeBrain. Et sont « les seuls de ce type à avoir obtenu le marquage CE », ajoute-t-elle encore. Le coût d’un EyeBrain tracker se situe entre 25 000 et 30 000 euros.
Aujourd’hui, 30 % des CHU français sont équipés d’une telle machine. EyeBrain envisage aussi d’équiper des cabinets de médecins spécialistes, tels les orthoptistes.

Eyebrain s’intéresse à la rééducation des membres supérieurs

EyeBrain entend développer d’autres outils. Son fondateur annonce travailler à une application pour les enfants hyperactifs ou en proie à des troubles de l’attention. À cet effet, des études vont être menées cette année, notamment en partenariat avec l’Hôpital Robert-Debré (Paris) et celui de Rouffach (Alsace). Des résultats pourraient être présentés dès le printemps prochain et éclairer l’utilité ou non des médicaments actuellement utilisés dans cette indication. Les comas et la maladie d’Alzheimer sont aussi, entre autres, dans la ligne de mire d’Eyebrain.
Dans le cadre d’un projet associant quatre universités européennes (britanniques et néerlandaises), la startup va aussi se pencher sur la rééducation des membres supérieurs et la préhension d’objets avec les mains, que le fonctionnement de ceux-ci ait été endommagé suite à un AVC ou en raison d’un problème périphérique comme la myopathie de Duchenne. « L’analyse du mouvement des yeux va permettre de comprendre ce que veut faire la personne », insiste Serge Kinkingnéhun. De l’innovation encore et toujours. Élise Jeanne

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