Top départ pour HandiCap au Nord, expédition polaire et défi sportif

Publié le 2 mai 2015 par Corinne Manoury
C'est avec huit autres passionnés de glisse que Vinvent Delepeleire s'est lancé à l'assaut des cimes enneigées du Spitzberg (Norvège) du 2 au 14 mai.

Une expédition polaire en fauteuil avec cinq nuits sous tente en camp de base, du ski de randonnée tracté et de la glisse. Tel est le défi relevé par le savoyard Vincent Delepeleire, qui part samedi 2 mai avec ses amis de l’association Riding Over 73, pour le Spitzberg, une île norvégienne de l’océan Arctique.

Vincent Delepeleire pratique le handiski à l'aide d'un bob. "Ce sont de nouvelles sensations", dit-il
Vincent Delepeleire pratique le handiski à l’aide d’un bob. “Ce sont de nouvelles sensations”, dit-il

Ils sont neuf en tout à partir. Huit passionnés de montagne, dont Vincent Delepeire, paraplégique depuis trois ans, et un vidéaste qui filmera leur aventure du 2 au 14 mai. Leur aventure ? Il s’agit d’une expédition dans le Grand Nord, sur l’île de Spitzberg dans l’archipel des Svalbard en Norvège. Le royaume de l’ours polaire et une région où, en cette saison, la température avoisine les -20°C même en plein jour.

Là, ils vont parcourir 150 km en motoneige pour rejoindre leur camp de base au pied du point culminant de l’île, le Newtontoppen, haut de 1 700 m. Un camp de base où ils resteront cinq jours en autonomie. Le temps de faire l’ascension du Newtontoppen et de s’offrir quelques jolies glisses, des “runs” comme ils disent, sur les pentes enneigées alentour.

Développer la technique et la pratique du handiski

Un projet qui a vu le jour en janvier 2014 avec la création de Riding Over 73. Et comme un baptême pour lancer cette association savoyarde qui a pour but de « développer la technique et la pratique du sport et handisport de glisse en montagne ». « Vincent skiait avec nous, et un accident lui a fait perdre l’usage de ses jambes. Mais son goût de l’aventure est intact et ses yeux brillent toujours autant lorsqu’il parle de voyage. HandiCap au Nord, c’est pour lui permettre de continuer à vivre tout ça », explique la page de collecte sur le site Kisskissbankbank, qui a permis à Riding Over 73 de récolter 5 850 euros, essentiellement pour financer le voyage en motoneige.

Une bande de copains et un défi contre le handicap

Vincent, lui, qualifie cette expédition de belle aventure humaine. « C’est à la fois une bande de copains qui partent ensemble et un défi contre le handicap », confiait-il à la chaîne TV8 Mont Blanc quelques semaines avant le départ. De fait, le froid, délicat pour tout le monde, est un problème encore plus sensible pour lui qui ne le ressent pas au niveau des membres inférieurs. « J’ai pris les conseils de médecins rééducateurs et après, on a tâtonné », dit-il. Outre le fait de bouger ses jambes de temps à autre, il aura donc des chaussettes chauffantes à utiliser avec parcimonie pour ne pas vider trop vite les batteries et des pantalons doudounes. Quant à son fauteuil, il l’a équipé de gros pneus et de “wheelblades”, petits skis installés sur les roulettes avant, pour les déplacements dans le camp de base.

Parapente et handibike pour traverser l’arc alpin

Bien sûr, il y a trois ans, il n’aurait pas imaginé vivre tout ça. « En rééducation, j’étais un peu chamboulé. On bascule dans un monde inconnu où même les choses de la vie courante deviennent compliquées. Et puis sur Internet, on découvre qu’il y a plein de personnes handicapées qui font des trucs chouette, qui se remettent au sport et on se dit pourquoi pas moi ? »

Vincent cite par exemple les vidéos de Nathanaël Schaeffer qui pratique l’handiski de randonnée. Lui va reprendre d’abord le parapente. Ce qui va le conduire à une première aventure à travers l’association inCloud durant l’été 2014. En 22 jours, ses camarades et lui traversent l’arc alpin, reliant la ville de Liezen en Autriche à Monaco en parapente et handibike. Une belle aventure, mais où « le principal risque était juste d’attraper la grippe », dit Vincent qui mentionne la présence des ours au Spitzberg qui va les contraindre à être armés.

Un film à projeter dans les centres de rééducation

Au retour, il faudra d’abord se remettre des émotions. Puis, viendra le temps de la présentation du film. Les membres de Riding Over 73 envisagent de le présenter dans différents festivals, aussi bien ceux qui touchent au handicap que ceux qui ont pour thème l’aventure.

Autre idée : le montrer dans les centres de rééducation. Histoire de prouver qu’il y a peu de limites tant qu’on a envie de faire les choses et qu’on se fait plaisir. Vincent, lui, a déjà en projet une nouvelle aventure : un voyage en Nouvelle-Zélande, l’hiver prochain, avec deux tandems, l’un classique et l’autre handi-valide. Corinne Manoury

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