Cellules souches : production optimisée et potentiel thérapeutique augmenté

Publié le 3 septembre 2015 par Olivier Clot-Faybesse
Grâce à leur capacité de se transformer en n'importe quel type de tissus, les cellules souches représentent un élément-clé de la médecine régénérative. © Inserm, F. Guénet

L’utilisation de cellules souches représente une voie thérapeutique prometteuse pour soigner différentes lésions, dont celles neuronales. De récents travaux scientifiques ont démontré qu’il était possible d’optimiser leur production ainsi que leur potentiel réparateur.

Plasticité. C’est le terme traduisant la propriété que possèdent certaines cellules de se différencier pour donner n’importe quel type de tissus spécialisés de notre organisme, comme les tissus musculaire ou neuronal. Ces cellules immatures, dites aussi souches ou pluripotentes, représentent l’élément-clé de la médecine régénératrice. Cette dernière a pour objectif d’utiliser cette propriété de différentiation pour créer des tissus fonctionnels afin de remplacer ceux endommagés. Bien que des essais cliniques soient en cours un peu partout dans le monde, le chemin à parcourir reste encore conséquent. Néanmoins, deux études récentes, annoncées en juillet et août, ont permis de franchir une étape supplémentaire vers la thérapie cellulaire.

Davantage de cellules thérapeutiques

La première porte sur un écueil important en médecine régénératrice : la difficulté à obtenir des cellules “soigneuses” en quantité. Une méthode pour y remédier consiste à générer des cellules souches à partir de cellules adultes. L’opération vise en quelque sorte à les déprogrammer pour les faire (re)passer à l’état immature. Les cellules ainsi produites sont appelées pluripotentes induites ou iPS.
Cependant, ce processus de “reprogrammation” cellulaire n’est pas entièrement maîtrisé. En cause : certaines barrières, dont un phénomène de mort cellulaire qui restreint le nombre de cellules iPS produites. Dans ce contexte, deux équipes de chercheurs (Inserm et CNRS) ont découvert une molécule, la nétrine-1, qui favorise la genèse des cellules iPS, notamment chez l’homme. Ainsi, grâce à l’addition de nétrine-1, jusqu’à quinze fois plus de cellules iPS peuvent être obtenues !

De la pluripotence à la totipotence

Si le potentiel thérapeutique des cellules pluripotentes est avéré, il existe pourtant plus prometteur : les cellules totipotentes. Présentes aux premiers stades embryonnaires, elles possèdent des propriétés de plasticité encore plus intéressantes. Si transformer une cellule différenciée (adulte) en une cellule pluripotente ne pose plus problème, il restait malheureusement impossible de la faire revenir jusqu’aux stades de développement les plus précoces (totipotent). Obstacle dorénavant franchi puisque des chercheurs de Strasbourg (Inserm/CNRS) sont parvenus, pour la première fois, à induire un état totipotent en inactivant certains facteurs (protéine CAF1) impliqués dans la condensation de l’ADN.

Production accrue et obtention de cellules souches encore plus efficaces… Bien qu’expérimentaux, l’ensemble de ces résultats laisse entrevoir des perspectives de plus en plus encourageantes pour la médecine régénérative. O. Clot-Faybesse

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