Thierry Corbalan, sportif amputé des deux bras, se lance dans le tour de Corse en relais

Publié le 10 septembre 2015 par Claudine Colozzi

Amputé des deux bras à la suite d’une électrisation, Thierry Corbalan, 55 ans, part ce jeudi 10 septembre d’une plage de Porticcio pour réaliser le tour de Corse à la nage en relais. Une aventure sportive se doublant d’une action caritative au profit de deux associations, Le Dauphin corse et l’Œuvre des Pupilles orphelins. Interview express d’un monopalmiste émérite qui enchaîne les défis depuis 2009.

Thierry Corbalan Dauphin corseFaire Face : Après plusieurs défis en solitaire (traversée des Bouches de Bonifacio, Ajaccio-Propriano, nage dans les eaux glaciales de l’Océan arctique…), d’où est venue l’idée de vous lancer dans ce tour de Corse en relais ?

Thierry Corbalan : Nous y réfléchissions avec mon ami Jean-Luc Casini, pompier professionnel à Ajaccio, depuis quelques années. Au final, nous avons décidé d’associer un autre nageur Stéphane Usciati, journaliste à France Télévisions, car 500 kilomètres en relais non-stop représente un sacré challenge sur une semaine. Trois kayakistes nous accompagnent et nous aideront dans la navigation en binôme. Nous ferons des rotations de trois heures avant de nous reposer six heures. Il y aura toujours quelqu’un dans l’eau, de jour comme de nuit.

FF : Des dons seront reversés à deux associations, l’Œuvre des Pupilles orphelins et Le Dauphin corse que vous avez créée en 2012. Pourquoi donner un aspect caritatif à cette aventure ?

T.C : C’est important de transmettre de l’espoir à des enfants blessés par la vie en renvoyant une image de dépassement de soi. La réussite de mon premier défi, la traversée des Bouches de Bonifacio en 2009, m’a fait prendre conscience que je pouvais aider les personnes touchées par un handicap à regagner confiance en elles. Je veux montrer que certaines choses sont possibles même en situation de handicap. À ceux qui me disent : « Je n’y arriverai pas », je réponds : « Mais, tu n’as pas essayé ! ».

FF : Votre parcours évoque évidemment celui de Philippe Croizon. Quelle relation entretenez-vous ?

T.C : Curieusement, on ne se connaît pas. Je lui ai écrit mais la rencontre ne s’est pas faite. C’est la vie !

FF : Vous dites que le terrible accident qui vous est arrivé en 1988 vous a offert une deuxième vie « bien plus heureuse que la première ». Qu’entendez-vous par là ?

T.C : J’ai réalisé que je n’étais pas éternel et qu’il fallait profiter à fond de chaque jour et prêter plus d’attention aux autres. J’ai envie de faire comprendre aux gens touchés par le handicap que même si la vie ne vous fait pas de cadeau, elle a le mérite de vous permettre de rebondir, si vous restez positif. Propos recueillis par Claudine Colozzi

Il est possible de suivre les équipages en temps réel sur le site de l’association Le Dauphin corse

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