La stimulation magnétique au secours des blessés médullaires ?

Publié le 9 mai 2016 par Olivier Clot-Faybesse
Axilum Robotics
Préparation d'une séance de stimulation magnétique transcrânienne (TMS) © CNRS - C. Fresillon

Grâce à la stimulation magnétique transcrânienne, des chercheurs ont pu mettre en évidence l’existence d’un mécanisme naturel de réparation en cas d’atteintes cervicales. Cette plasticité des neurones moteurs ouvre la voie à de nouveaux traitements pour les blessés médullaires.

Une simple observation clinique débouche parfois sur une avancée importante. Dans le cas du soin des blessures médullaires, c’est le constat que certains patients récupéraient spontanément une partie de leur capacité respiratoire qui a attiré l’attention des scientifiques. Un phénomène “mystérieux” sur lequel les chercheurs se sont donc penchés afin d’essayer de le comprendre et d’en tirer d’éventuelles applications thérapeutiques.

Activer les neurones des voies motrices

Initiés par une équipe française (Inserm U1179/Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines), les travaux ont, dans un premier temps, consisté à reproduire l’insuffisance respiratoire du blessé médullaire dans un modèle animal murin. En sectionnant partiellement la moelle de la souris (au niveau de la deuxième vertèbre cervicale), une moitié de son diaphragme s’est retrouvée paralysée. Deuxième étape : tenter de lever cette paralysie des voies nerveuses par la stimulation magnétique transcrânienne ou TMS (abréviation de l’anglais transcranial magnetic stimulation). Cette technique non invasive consiste à apposer un champ magnétique au niveau du cortex à travers la boîte crânienne. Elle permet d’activer les neurones moteurs. Un choix motivé par le fait que la TMS a déjà prouvé ses bénéfices dans le traitement de plusieurs pathologies neurologiques, dont les fibromyalgies et les douleurs neuropathiques.

Ondes magnétiques, ondes thérapeutiques ?

L’initiative va se révéler payante. En effet, suite à la TMS, une réponse nerveuse a été mesurée dans la partie du diaphragme initialement paralysée. Pour Michel Petitjean, superviseur de ces recherches, « c’est la preuve que des voies, qui sont normalement silencieuses, peuvent être activées pour compenser, au moins en partie, la lésion cervicale ».
Utilisée de manière répétée, cette technique de stimulation magnétique pourrait-elle servir également en thérapie ? C’est-à-dire permettre d’entraîner la réorganisation progressive des voies motrices pour, à plus ou moins long terme, compenser une lésion médullaire chez l’homme. Les recherches sont en cours mais pas de réponse d’ici plusieurs mois. Car bien que prometteurs, il s’agit de travaux de longue haleine. O. Clot-Faybesse

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