Une deuxième gifle contre les clichés sur les personnes handicapées

Publié le 6 juin 2016 par Franck Seuret
Avec ses quatre nouvelles affiches, l'Adapt veut faire changer le regard sur les personnes handicapées en s'attaquant aux idées reçues qui leur collent à la peau.

L’Adapt vient de lancer la deuxième vague de sa campagne Kill la bêtise. Quatre affiches et des vidéos pour dénoncer les stéréotypes qui freinent l’insertion des personnes handicapées.

« Si les handicapés arrêtaient de se plaindre, tout irait mieux. » La phrase, volontairement provocatrice, figure sur l’un des quatre nouveaux visuels, rendus publics par l’Adapt, vendredi 3 juin. La deuxième vague de la campagne Kill la bêtise, six mois jour pour jour après la première, dévoilée lors de la journée internationale des personnes handicapées. Avec le même objectif : lutter contre les clichés. « En abordant les différents aspects de la vie quotidienne des personnes touchées par le handicap et les maladies invalidantes, la campagne #KillLaBetise vise à réveiller les consciences et à faire réagir le plus grand nombre d’entre nous face à ce qui est devenu une indifférence quotidienne », souligne Eric Blanchet, directeur général de L’adapt

Une Websérie contre les clichés en cinq épisodes

Pour lancer sa campagne, le 3 décembre, l’association avait mis en ligne une vidéo de DonWar. Ce blogueur infirme moteur cérébral y compilait les commentaires les plus violents qu’il avait reçus. Le spot a été vu 340 000 fois. Cette fois, l’association a produit une websérie, dont le premier épisode a été mis en ligne, le 3 juin. Quatre autres suivront, dans la même veine : démonter les idées reçues. Elle a également réalisé un petit film sur une opération originale : le pilotage de drones par des personnes handicapées.

Quatre affiches dans seize villes

Enfin, plus classique, les quatre affiches aux phrases chocs vont être placardées sur les panneaux de 16 grandes villes françaises. Deux spots, radio et télé, seront également diffusés. Prochain rendez-vous, le 3 décembre. #Killlabetise devrait en effet s’étaler sur trois années. Parce que « la bêtise est un sérieux handicap à l’insertion des personnes en situation de handicap ». Franck Seuret

Comment 5 commentaires

Bonjour,

J’ai eu un travail très stable en service de gastro-entérologie (secteur privé) où j’accomplissais jusqu’à 50 heures hebdomadaires, avant une perforation de rate en 84 : j’avais 40 ans, j’ai commencé à avoir des troubles de l’équilibre et de de la marche qui empirent aujourd’hui ; la CPAM n’a jamais voulu que je reprenne un travail et nous avions trois fils. Comme je faisais beaucoup d’examens tels toutes les fibroscopies, les prélèvements biopsiques etc… on a pensé à une myélite puis mes soeurs ont été atteintes des mêmes troubles. On a découvert en janvier 2016, le géne et je rencontre le Professeur Devos qui a découvert l’origine le 12/8/16 : en principe, ça ne touchera pas les enfants et petits-enfants ; j’ai hâte de le rencontrer. Tout ce que je sais, c’est que nous avons eu beaucoup de difficultés, mon ancien médecin ne connaissant pas la M.D.P.H. Heureusement, j’ai été reconnue avant mes 60 ans!!!
J’espère recevoir bientôt le magazine faire face qui traite de l’aide humaine, car mes besoins ont fortement évolué. J’y suis abonnée.
Chantal Dacquin

Etrange: en 26 ans, je n’ai jamais entendu les “clichés” ou “phrases” utilisés par Ladapt dans leur campagne pour lutter contre “la bêtise”. Et “l’indifférence quotidienne” dont parle le directeur général serait le fait de toutes les personnes valides?

Les scénarios me paraissent un peu clichés… et les clichés dénoncés, un peu trop gros pour être vrais. Pourtant, j’ai vécu de la discrimination et des moqueries en tant que personne handicapée mais ce n’est pas comme ça que ça se passait. C’était plus insidieux et d’autant plus blessant. J’ai peur que cette campagne ne fasse plus rire qu’autre chose tant ils forcent le trait. ça aurait pu être plus fin et donc plus percutant.

Le coup de l’ascenseur, c’est très réaliste. L’histoire des voisins “pas handicapés si vous voyez ce que je veux dire” aussi. Les gens qui n’imaginent pas qu’un utilisateur de fauteuil roulant puisse être cadre dirigeant ou avoir des enfants, également. Malheureusement, pour en avoir entendu de toutes les couleurs, plus rien ne me semble vraiment exagéré. Alors, oui, c’est un peu cliché. Mais des clichés, j’en vois tous les jours… Je pourrais en raconter des centaines, s’ils ont besoin d’inspiration…

Moi aussi et je suis d’accord avec vous. Je me suis mal exprimée: la manière de presenter me parait trop cliché. Un exemple ; il est parfaitement vrai que les gens n’imaginent pas qu’un handicapé puisse être père. Mais je doute qu’on aille jusqu’à oser le chasser d un banc et du parc. On voudrait peut-être mais on oserait probablement pas.

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