Très grande prématurité : une maternité condamnée pour défaut d’information

Publié le 13 juillet 2016 par Élise Descamps
Photo Fred Marvaux/L'Est Républicain

À Nancy, des parents viennent de gagner 100 000€ de dommages et intérêts pour avoir été sous-informés de l’état de santé réel de leur fille prématurée.

En 2003, Emma naissait en état de mort apparente, à seulement cinq mois de grossesse, pour un poids de 720 grammes, à la maternité de Nancy. Le début d’une longue série de réanimations, et d’un calvaire jusqu’à sa mort, à six ans et demi. Une histoire également de dialogue difficile avec l’équipe médicale. Les parents, qui s’étaient prononcés contre l’acharnement thérapeutique, se sont sentis sous-informés sur les chances réelles de leur fille, et ont eu le sentiment qu’elle servait de cobaye, avant que ne leur soit proposée, brutalement, une analgésie-sédation, à l’âge de 4 mois, qu’ils ont alors refusée. Dans un livre magnifique, Elle s’appelait Emma, paru en 2014 aux éditions Mareuil, son père, Alain Thiesse, par ailleurs journaliste, racontait ce vécu douloureux (les droits d’auteur ont été reversés à l’AEIM de Villers-lès-Nancy).

Entendus par la justice administrative

Depuis douze ans, les parents avaient toujours été déboutés dans leur combat judiciaire, se basant sur la dénonciation selon eux d’un acharnement thérapeutique et de blessures involontaires. Le non-lieu avait été confirmé en 2011 par la Cour de cassation. Ils avaient cependant également engagé une procédure devant la justice administrative, pour défaut d’information de la part de l’équipe médicale. Ils ont été entendus. La cour administrative d’appel de Nancy vient de condamner la maternité régionale à leur verser 100 000 € de dommages et intérêts.

Pour Maître Alain Behr, leur avocat, cette décision, qui s’appuie sur le préjudice « d’impréparation des parents »,  « porte le message à inscrire sur tous les établissements hospitaliers :’’N’oubliez pas Emma’’ » et doit servir d’électrochoc à l’équipe de la maternité. « Elle doit prendre conscience que l’aspect médical ne peut être déconnecté de l’aspect humain et que les parents ont le droit d’avoir une information claire sur la stratégie médicale mise en place. » Élise Descamps

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