Apprentissage et handicap : des gaufres en famille pour passer son CAP

Publié le 19 juillet 2016 par Élise Descamps
Le snack ambulant de Julien et de son père fonctionnera deux ans. Après, le jeune homme cherchera un travail en milieu ordinaire. © DR

À Metz, Julien, 26 ans, hémiplégique, ne trouvait pas d’entreprise pour son CAP vente. Qu’à cela ne tienne ! Son père a créé son food-truck, “Chez Jules”, et s’apprête à être son maître d’apprentissage. Pour l’emploi et la formation des personnes en situation de handicap, pragmatisme oblige.

Vendre des gaufres et des panini n’avait jamais traversé l’esprit de Julien et de son père Jean-Marie. Ils viennent pourtant de créer leur snack ambulant dans l’agglomération de Metz. Une entreprise à durée déterminée : le temps que Julien, 26 ans, passe son CAP accueil et vente. « Nous avons cherché en vain une entreprise où il puisse faire son apprentissage. Il a envoyé moult courriers et est allé à des entretiens. Même le piston n’a pas marché. Alors, je lui ai proposé d’être moi-même son maître d’apprentissage », raconte son père, Jean-Marie Paglia. Lui qui, à 64 ans, était jeune retraité a donc rempilé à temps plus que complet… et bien-sûr bénévolement.

julien et jean-marie
Julien Paglia commencera son apprentissage début septembre. © DR

Depuis son ouverture le 1er avril, il tient seul le snack Chez Jules la semaine et avec l’aide de son fils et de son épouse le week-end et le soir pour le nettoyage. Julien est en effet encore en contrat dans un Ésat APF à Saint-Julien-lès-Metz et entrera au Centre de formation des apprentis de Laxou (Meurthe-et-Moselle) début septembre. Il y suivra des cours deux jours par semaine et travaillera avec son père le reste du temps. Ses futures missions : prendre les commandes, les préparer, les encaisser, ranger et nettoyer à la fin.

Des produits à préparer avec une seule main

snack parking
Pour l’instant, la remorque-snack n’a pas d’emplacement fixe. © DR

Après sept années de travail à la chaîne dans le reconditionnement en milieu protégé, Julien se réjouit de rejoindre le milieu ordinaire. « J’ai des capacités ! », rappelle celui qui se présente, amusé, comme « handicapé mais pas trop ». La carte ne propose que des produits que Julien peut préparer avec sa seule main valide et qui dépendent de peu de produits frais afin d’éviter les pertes. Exit donc les hot-dogs et sandwichs. Ils proposent des gaufres (dont la pâte nécessite juste de mélanger l’eau à une préparation prête à l’emploi), des panini (achetés industriellement sous-vide dont il suffit de découper l’emballage), des glaces et, bientôt, des pasta box.

Actuellement en tractation pour un emplacement fixe pour le temps de midi, sur une zone d’activité, la remorque-snack, que Jean-Marie tracte avec sa voiture, se déplace pour le moment de parking de zone commerciale en brocante et autres événements ponctuels. Une itinérance qu’ils poursuivront les après-midi uniquement pour le sucré.

20 000 € récoltés grâce au financement participatif

jean-marie snack
Un entrepreneur local a offert les 7 000€ nécessaires à l’achat du matériel professionnel. © DR

Ce beau projet n’aurait pas pu voir le jour sans une opération de financement participatif notamment sur Leetchi et Bulb in town, lancée il y a seize mois et ayant permis de récolter 13 000€, soit le prix de la remorque. Un entrepreneur local, ému par la démarche, a offert les 7 000€ nécessaires à l’achat du matériel professionnel (gaufriers, machine à panini, glaces, etc). L’Ésat APF de Saint-Julien-lès-Metz a, lui, offert le flocage et des documents de communication.

Une communication plutôt maîtrisée par Jean-Marie. Il fut en effet commercial et créateur de sites internet. D’où le sympathique site doté d’un blog et les comptes Facebook et Twitter du snack, où l’on peut notamment savoir, au jour le jour, où il est stationné et sur lesquels les clients sont consultés quant au choix de parfums des glaces, par exemple. Débordants d’idées, père et fils proposent également la livraison de plateaux de donuts pour les pots en entreprise.

Un projet pour deux ans

Le projet a également été rendu possible grâce à la bienveillance de la Chambre des métiers. Elle a accordé, de manière dérogatoire, à Jean-Marie Paglia de prendre un apprenti alors qu’il n’avait jamais exercé ce métier et que son entreprise était naissante. Elle n’a pas vocation à durer. Dans deux ans, Julien cherchera du travail en entreprise ordinaire. À moins que le virus des food-trucks ne l’ait gagné et qu’il poursuive l’aventure avec un nouvel acolyte ! Élise Descamps

Comment 1 commentaire

bonjour a toute l’équipe de faire face je vous souhaite une très bonne année 2017 et beaucoup d adherent a faire face.. voila mon histoire je maple Martine je suis en situation d’handicape jais la spg 10 paraplégie spastique évolutive. et je marche avec un rolateur il y a 3 ans e demie jais crée ma propre entreprise jais ouvert a noyers sur cher .un magasin de vêtements h f enf bijoux gr taille h et f .je suis membre et bénévole a l’apf de Blois loir et cher. nous avons une petit groupes de 5 a 8 personnes et on se retrouve le 3 eme jeudi de chaque l’accessibilité partout mois pour travailler sur nos projet je voulait montres mémé avec un handicape on peut se mettre a son compte . je suis en micros enterprise j’adore se que je fait jais une très bonne clientèle maintenant .et je me plait dans mon magasin je repart pour une 4 eme année.voila mon histoire si vous desire voir jais un cite Facebook pour mon magasin qui sape le vet a fil ce se a bien tot amitié martine

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