Établissements et services pour personnes handicapées : l’offre ne suit pas la demande

Publié le 21 septembre 2016 par Valérie Di Chiappari
Selon l'étude de la Drees, l'offre se développe plus rapidement dans les services que dans les établissements. © DR

La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) a analysé l’évolution de l’offre d’accueil des personnes en situation de handicap dans les établissements et services médico-sociaux, entre 2010 et 2014, en se basant sur les données de l’enquête ES-Handicap. Elle vient de livrer ses constats dans le numéro de septembre de sa publication Études et Résultats.

« Le nombre de places offertes par rapport à 2010 a augmenté à peine plus vite que la population totale (+ 5,6 %). »* Trop lent. Voilà le premier enseignement de l’étude réalisée par la Drees sur l’offre d’accueil des personnes handicapées dans les établissements et services médico-sociaux et rendue publique ce mois de septembre 2016. Fin 2014, ces derniers proposaient ainsi 489 200 places dans 11 250 structures**. Trop peu. Rappelons qu’environ 20 000 enfants restent sans solution.

Une spécialisation par déficience

Autre enseignement : « L’offre continue de se développer plus rapidement dans les services que dans les établissements. »  En ce qui concerne les enfants, elle y a augmenté de 15,2 % (contre +0,4 % dans les établissements) ; et, pour les adultes, de 10,2 % (contre +5,4 %)***.

Par ailleurs, qu’il s’agisse d’établissement ou de service, en 2014, près de 70 % des places étaient agréées pour accompagner des personnes présentant une déficience intellectuelle ou psychique, contre 7 % pour des personnes déficientes motrices, 7 % pour celles souffrant de polyhandicap, 5 % avec une déficience sensorielle et 3 % pour des personnes autistes. Comparés aux établissements, les services proposent davantage de places pour les déficients moteurs, cérébro-lésés et sensoriels.

Une offre d’accueil de jour privilégiée pour les enfants

Concernant les établissements eux-mêmes, c’est la formule accueil de jour qui demeure privilégiée pour les enfants (61 % des capacités d’accueil, soit 65 900 places/+ 1,2 %). Pour les adultes, cap sur l’internat, notablement développé (44 %). Ce, sachant que le mode d’accueil dépend du type d’établissement (Ésat, CPO/CRP, UEROS, foyers…) et de la déficience de la personne, comme le souligne la Drees. Seuls 7 % des places sont ouvertes sous d’autres formes que l’externat ou l’internat (hébergement éclaté, accueil familial, accueil temporaire…).

Un taux d’encadrement très variable

Autre différentiel : le taux d’encadrement. À savoir le rapport entre le nombre de personnels en équivalent temps plein (ETP) et le nombre de places disponibles. Il varie « selon la catégorie de la structure », indique la Dress. S’il est à l’augmentation dans les établissements expérimentaux pour les enfants déficients visuels, il diminue dans les établissements pour enfants handicapés moteurs et sourds. Cette baisse concerne aussi les lieux d’accueil temporaire ou expérimentaux pour adultes.

La moitié du personnel exerce des fonctions éducatives, pédagogiques et sociales, 17 % occupent des fonctions paramédicales et psychologiques, 15 % sont employés dans les services généraux, 14 % assurent des fonctions d’encadrement. Le personnel médical, pour sa part, représente moins de 1%. L’ensemble, en majorité employé en contrat à durée indéterminée (82 %), est composé à 73 % de femmes. Âge moyen : 44 ans. Âge variant lui aussi selon la catégorie de l’établissement. Élise Jeanne

*9,6 places d’enfants pour 1 000 habitants de moins de 20 ans (9,4 en 2010) et 9,8 places d’adultes pour 1 000 habitants de 20 à 60 ans (9,8 en 2010).
** 157 500 places dans 3 760 structures pour les enfants ; 331 800 places dans 7 480 structures pour les adultes.
*** Rappel : les services accompagnent les personnes sur leurs lieux de vie (domicile, lieux scolaires, loisirs, etc.) alors que les établissements permettent de les héberger. Les adultes peuvent bénéficier d’une place dans ces deux types de structures simultanément mais pas les enfants pour lesquels la prise en charge dans l’une ou l’autre reste exclusive.

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