L’Atlantique à la voile : une traversée solidaire au profit de la lutte contre la SLA

Publié le 5 octobre 2016 par Olivier Clot-Faybesse
Tétraplégique, atteint de la maladie de Charcot depuis cinq ans, Jean d’Artigues va effectuer une traversée de 8 000 km pour relier la Bretagne aux Antilles. © DR

Souffrant de sclérose latérale amyotrophique, SLA ou maladie de Charcot, Jean d’Artigues s’apprête à traverser l’Atlantique en équipage à bord d’un catamaran. Cet exploit, encore jamais réalisé par une personne tétraplégique, vise à faire connaître cette maladie incurable auprès du grand public et à aider la recherche.

Départ du catamaran “Et Pourquoi Pas !” le samedi 8 octobre. Amarres larguées du port de la Trinité-sur-Mer, dans le Morbihan, cap sur les caraïbes. Arrivée environ sept semaines plus tard en Martinique au port du Marin, prévue pour le 26 novembre. Soit 8 000 kilomètres à parcourir pour relier à la voile la Bretagne aux Antilles.

Une telle traversée transatlantique n’a rien d’extraordinaire même si cela reste une aventure sportive sérieuse. Sauf que sur les six membres de l’équipage, l’un est tétraplégique. Jean d’Artigues souffre, en effet, de la maladie de Charcot ou SLA. Après cinq ans de cette atteinte neurodégénérative, ce chef d’entreprise de 52 ans, également vice-président de l’Association de recherche pour la SLA (l’Arsla), n’a plus que l’usage de ses avant-bras et de ses mains.

« Être un équipier comme un autre. »

Ce projet fou, Jean d’Artigues l’a baptisé non sans humour, “Une transat dans un fauteuil !”. Dans un entretien (dont l’intégralité est à écouter ci-dessous) donné à France Info, qui en tant que partenaire de l’évènement relaiera sur ses ondes la progression de la traversée, le futur navigateur souligne qu’il n’embarquera pas pour faire de la figuration. « À bord, mon ambition reste d’être un équipier pas tout à fait comme un autre mais un équipier quand même : capable de participer à la vie du bord, et non pas d’avoir cinq personnes autour de moi en assistance permanente. »

La SLA, une maladie sans traitement

C’est grâce à l’utilisation de commandes électroniques que Jean d’Artigues apportera sa contribution. Il pourra ainsi barrer le voilier en navigation. Bref, cette traversée ne se fera pas en solitaire mais sera solidaire. Traversée pour laquelle Jean d’Artigues renonce à tout confort : pour des questions d’accessibilité évidentes, le marin s’installera en effet dans le carré, sur le pont.

Malgré ces conditions de vie à bord spartiates, partir à l’assaut de l’Atlantique représente pour Jean d’Artigues la réalisation d’un rêve de gosse. L’évènement a surtout pour but d’attirer l’attention des médias généralistes sur la SLA, une maladie qui, en 2016, est toujours sans espoir de thérapie. Autre objectif : aider son association à renforcer ses actions visant à favoriser l’accès aux soins des malades, à répondre à l’évolution de leurs besoins ainsi qu’à l’amélioration de leur qualité de vie et de celle de leurs proches.

À noter que se tiendra samedi 8 octobre au port de la Trinité-sur-Mer une fête du Départ ouverte à tous (à partir de 11 heures, le départ se faisant à 15 heures) et que la traversée sera à suivre via un blog ou la page Facebook dédiée. O. Clot-Faybesse

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