Handicap : le diplôme national de secourisme bientôt ouvert à tous

Publié le 18 octobre 2016 par Olivier Clot-Faybesse
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Apprendre les gestes qui sauvent et les transmettre à une personne valide. Voilà ce que permettra à une personne à mobilité réduite l'accès au diplôme de premier secours, PSC1.

Permettre aux personnes à mobilité réduite d’obtenir un brevet de secourisme reconnu. Voilà l’initiative de Gilles Ruiz, sapeur-pompier et élu de la Ville d’Arles. En passe d’aboutir, ce projet national vise à lever barrières et a priori. Et surtout à démontrer que ces citoyens comme les autres peuvent aider à sauver des vies.

Exercice de mise en situation avec Jean, un stagiaire de l'APF 13
Exercice de mise en situation avec Jean, un stagiaire de l’APF 13.

« La personne est inconsciente ? Elle ne respire pas ?, demande Jean, penché depuis son fauteuil roulant au-dessus de la victime. Alors j’appelle tout de suite les secours. Toi, tu vas lui libérer les voies aériennes et commencer le massage cardiaque. Je vais t’indiquer comment faire. » D’accord, il ne s’agit que d’une mise en situation et le blessé n’est pas réel, même si le mannequin mis à disposition par les secouristes de la Croix blanche (1) est des plus ressemblants.

N’empêche. Mettre en application une procédure et des gestes appris une dizaine de minutes plus tôt à peine n’a rien de facile. Pourtant Jean, comme avant lui Marilyne et Barta, se montre efficace, s’attirant les félicitations de ses formateurs comme du public.

Une personne handicapée, maillon essentiel de la chaîne des secours

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Gilles Ruiz en compagnie de Mireille Fouqueau, directrice de l’APF 13.

Cette initiation aux premiers secours, organisée dans les locaux de la délégation APF de Marseille le vendredi 14 octobre, est la deuxième du genre en France. La première a eu lieu à Arles où Gilles Ruiz exerce son mandat de conseiller municipal en charge de l’accessibilité et des personnes handicapées. Dès son élection en 2014, cet élu, également sapeur-pompier, s’est posé une question fondamentale : « Pourquoi une personne à mobilité réduite ne pourrait-elle pas dicter la procédure à suivre à une personne valide et ainsi devenir une maillon essentiel de la chaîne des secours ? »

Deux ans de travaux et de concertation avec les différents partenaires concernés (ministères de l’Intérieur et de la Santé, Sécurité civile, etc.) ont suivi. Le temps de bousculer quelque peu les mentalités. Puis d’acter officiellement – l’arrêté devrait être modifié fin novembre – le fait qu’une personne à mobilité réduite puisse devenir secouriste. En l’occurrence, titulaire du diplôme national de premier secours civique de niveau 1 (PSC1).

Transmission verbale des gestes vitaux à autrui

Exercice de mise en situation avec Jean, un stagiaire de l’APF 13.

La modification de l’arrêté ne tiendra pas à grand-chose. Il sera juste précisé que le diplômé doit être capable de « réaliser ou de faire réaliser » les gestes de premier secours. Cette nuance fait toutefois toute la différence. Si réanimer quelqu’un depuis un fauteuil roulant semble à l’évidence impossible, ou pour le moins acrobatique, rien n’empêche d’indiquer ce qu’il faut faire à une tierce personne.

Pour cela, il suffit d’en avoir la connaissance, d’où la justification pour Gilles Ruiz que tous puissent accéder au PSC1. Ainsi, sur les lieux d’un accident, un témoin valide mais sans aucune notion de secourisme pourra se voir dicter la procédure d’intervention par une personne à mobilité réduite titulaire du diplôme de secourisme PSC1. Cette dernière lui expliquera comme prodiguer, geste après geste, l’aide dont à la victime a vitalement besoin.

Une formation secourisme bien rodée pour des acteurs concernés

Formation secourisme croix blanche
La formation est assurée par les secouristes bénévoles de la Croix blanche.

Même s’il ne s’agit que d’une initiation, les intervenants de la Croix blanche ont développé une technique pertinente. Après de nécessaires explications, chaque participant se retrouve confronté à un cas d’arrêt cardiaque ou de fibrillation, selon le scénario. À lui d’interpeller un témoin joué par un membre de la Croix blanche ou du public et de lui indiquer les directives indispensables pour sauver la victime : ordre du protocole, utilisation d’un défibrillateur, etc.

Pédagogique, ouverte aux interrogations de tous, cette session d’apprentissage au secourisme reste une réussite. D’autant que les participants, par définition sensibilisés aux questions de santé, y sont, de l’avis même de leurs formateurs, très réceptifs.

Dès que le diplôme PSC1 leur sera ouvert (la formation sera organisée en modules pour une durée totale de sept heures), l’arrivée de ces secouristes certifiés, une première dans le monde, représentera un bien pour la communauté. Comment, en effet, se priver d’un réservoir de personnes compétentes en secourisme capables de parer à une urgence vitale et d’enseigner la chronologie des bons gestes à pratiquer ? Texte et photos O. Clot-Faybesse

(1) La Fédération des secouristes français Croix blanche est un organisme bénévole dédié à la formation, contrairement à la Croix-rouge qui, elle, agit sur le terrain.

Comment 12 commentaires

moi je suis former depuis longtemps aux secourisme il est vrai que cela demande du temps mais oui nous sommes utiles surtout dans l appelle le massages cardiaque bravo à faire face et ce sapeurs pompiers

Bonjour, je suis handicapé en fauteuil roulant et la formation existe déja à la croix rouge intitulée “autrement capable.” et adaptable à plusieurs handicaps

Le centre opérationnel de formation et de secours du Nord, F.F.S.S ( Fédération Française de Sauvetage et de Secourisme) de Villeneuve d’Ascq / Lille Métropole, vous propose des formations adaptées par des formateurs spécialisés. Ces formations doivent erre ouverte pour tous. Vous pouvez prendre vos renseignements via http://www.secourisme59.com

Bonjour Anthony, Joseph et Thomas,

La rédaction de l’introduction de ce sujet portait à confusion et a été modifiée. Il ne s’agissait pas de souligner qu’une formation allait voir le jour puisqu’il en existe déjà comme vous l’avez dit. Mais d’expliquer que les personnes à mobilité réduite vont avoir prochainement accès à un diplôme officiel, c’est à dire certifiant de leurs compétences de secouristes devant la loi (l’État). Ce qui, en plus de la connaissance des gestes pour sauver, vont leur permettre de former à leur tour tous les publics (valides ou pas).
La Rédaction

Bonjour,

Je suis handicapé (béquilles et fauteuil roulant) et je suis titulaire de l’AFPS (Attestation de Formation aux Premiers Secours) l’ancêtre du PSC 1. Ma formation s’est déroulée durant mes années collège et cela n’a posé aucun problème à l’organisme de formation.

Bonjour à tous

Je suis une personne handicapée qui souhaiterai passer sa formation au premier secours mais je ne trouve pas ou faire cette formation, j’habite dans le 77. Près de chez moi en caserne il ne font plus. Pourriez-vous m’aider ? Merci

Bonjour,
Effectivement des initiations excitent pour les PMR depuis des années.
Mais leur rendre accessible le diplôme PSC1, la je dis “BRAVO”.
A quand la première cession avec la remise de diplôme.
Affaire à suivre!!!!!

J’ai assisté il y a quelques mois à une initiation au secourisme pour les PMR.
Je peux vous assurer de la frustration des participants quand ils ont su qu’ils ne pouvaient pas obtenir ce diplôme.
Si l’action va au bout et au regard de l’article, je n’en doute pas, je vous dis un GRAND merci à tous.
Les barrières continuent de tomber!!!!!!

Bonjour,
je suis une personne à mobilité réduite en fauteuil roulant électrique comment venir secourir une personne qui déjà à terre pour venir en aide sachant que si je suis la première à la voir vue et surtout j ai jamais ce genre d’intervention et aucune connaissance dans le secourisme répondez moi merci

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