« Pas de bras, pas de cerveau ? » ou quelques clichés sur le handicap

Publié le 24 novembre 2016 par Corinne Manoury

« Quel est le cliché sur le handicap qui vous énerve le plus ? », demande Ali Rebeihi, animateur de l’émission Grand bien vous fasse ! sur France Inter, ce jeudi 24 novembre. « Qu’on dise que j’ai presque 50 ans ! », plaisante Adda Abdelli, le désormais bien connu comédien, co-auteur de la série Vestiaires diffusée sur France 2. Avant d’ajouter sur un ton plus sérieux : « Qu’on pense qu’on est handicapé de la vie ! Qu’on ne fera pas certaines choses parce qu’on est handicapé. Qu’il est normal qu’on n’ait pas le moral… Tout ce que je ne suis pas, en fait ! »

À cette même question, Louis Derungs, amputé des deux bras à la suite d’une électrocution et auteur du livre 15 000 volts, une méthode pour s’accomplir, répond que ce qui l’irrite, ce sont les personnes qui, voulant s’adresser à lui, engagent la conversation avec son accompagnateur. « Comme si dans le même temps où j’ai perdu mes bras, j’avais aussi perdu mon cerveau », dit-il. Une auditrice témoigne dans le même sens : « Je ne vois pas mais je comprends très bien. »

Handicap ne rime pas avec bonne santé

Les clichés qui collent à la peau des personnes en situation de handicap, c’était en effet le sujet du jour pour cette émission abordant dans la bonne humeur tous les thèmes de la vie quotidienne. Et s’il en est un particulièrement tenace, c’est qu’une personne en situation de handicap ne peut pas être en bonne santé.

Jean-François Amadieu, sociologue et directeur de l’Observatoire des discriminations, en témoigne. Outre l’effet manque de séduction, impliquant que l’on voit peu de personnes handicapées dans des domaines comme la télévision ou le spectacle, il note un effet manque de « bonne santé » responsable de nombreuses discriminations dans l’accès à l’emploi.

Surtout, il remarque que le handicap a cette particularité, comme sujet de discrimination, d’être entouré d’une certaine hypocrisie. « Il y a un décalage considérable entre le politiquement correct, ce que les gens disent et ce qu’en réalité ils font. » Signalé par Corinne Manoury

À réécouter sur France Inter

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