Greffe neuronale : quel timing idéal ?

Publié le 25 février 2017 par Olivier Clot-Faybesse
Projections des neurones greffés (de la gauche vers la droite) au niveau du cortex. © A. Gaillard

Grâce aux travaux d’une équipe de chercheurs français, une étape importante dans la thérapie cérébrale par greffe neuronale vient d’être franchie. Les délais pour un succès optimum précisés. La transplantation de neurones s’avère plus efficace si réalisée une semaine après la lésion.

Le cerveau humain adulte n’a que peu de capacité à se régénérer de lui-même, contrairement aux autres organes. C’est pourquoi de graves blessures du système nerveux central causées par un accident, par exemple, laissent les patients avec des séquelles importantes. Solution pour y remédier : la greffe neuronale.

Cette thérapie cellulaire consiste à réparer le tissu lésé en transplantant des cellules cérébrales immatures de nature identique au tissu. Avec comme finalité, la restauration de la fonction dans la ou les zone(s) endommagée(s).

Timing serré et compatibilité du greffon

Le problème majeur auquel étaient confrontés les scientifiques jusqu’à ce jour reposait sur le facteur temps. En effet, dans toutes les expériences antérieures menées chez différentes espèces animales, les greffes neuronales ont toujours été réalisées immédiatement après le traumatisme. Avec succès. Les neurones transplantés étaient en effet capables de survivre et de s’intégrer dans les réseaux neuronaux existants. Ensuite, ils pouvaient reconstruire les voies neuronales endommagées et permettre une amélioration fonctionnelle.

Mais ce délai “zéro” est difficilement applicable à l’homme : la pratique hospitalière est conditionnée par la disponibilité d’un greffon compatible. Les recherches de l’équipe Inserm menée par Afsaneh Gaillard (Laboratoire de neurosciences expérimentales et cliniques, Université de Poitiers) pourraient bien changer la donne.

La greffe neuronale idéale ? Une semaine après lésion

Les travaux ont consisté à déterminer quel était le délai optimum après lésion pour une greffe neuronale ayant le succès le plus significatif.

Images de la vascularisation produite par le greffon (en rouge) selon délai. Transplantation le jour du traumatisme (haut) ou sept jours après (bas). © A. Gaillard

Les scientifiques ont donc testé de nombreux intervalles, de quelques jours à plusieurs mois. Surprise : la transplantation s’avère encore plus efficace quand elle est réalisée une semaine après la lésion. La vascularisation du greffon est alors plus importante que dans le cas d’une transplantation immédiate.

De plus, il semble que le greffon lui-même contribue à cette bonne vascularisation. Avec comme conséquence, plus de neurones survivants et des projections vers les zones cibles plus rapides et nombreuses. Enfin, l’étendue du tissu réparé est supérieure et la récupération fonctionnelle, mesurée par des tests comportementaux chez l’animal (souris), plus complète.

Stimuler l’auto-réparation du cerveau

De tels résultats ouvrent de nouvelles perspectives pour les patients à moyen terme. « L’existence d’un délai avant la greffe donnerait le temps de préparer les neurones nécessaires à la transplantation, que ce soit à partir de cellules fœtales ou de cellules du patient reprogrammées », se réjouit Afsaneh Gaillard.

Une nouvelle voie de recherche s’ouvre également. Les chercheurs ont en effet constaté que la présence de l’implant favorise en retour les processus de la réparation par les cellules souches endogènes – celles présentes dans le cerveau naturellement (avant greffe donc). « Nous tenons là un fil pour identifier les facteurs internes alimentant cette auto-réparation », précise la scientifique. Avec comme nouvel objectif de comprendre comment les cellules du patient pourraient renforcer les mécanismes de réparation de son propre cerveau. O. Clot-Faybesse

Comment 2 commentaires

Je tenais à faire mes compliments pour ces articles pleins d’espoir . Nous avons la chance d’avoir des personnes passionnées qui travaillent avec le coeur.
Merci à toutes et tous du fond du coeur.
J’ai rencontré moi même un Kynésithérapeute passionné par sa profession sur la trentaine croisés en deux années dans des hôpitaux spécialisés… où je n’ai rien , mais rien trouvé !
Enfin depuis Mai 2016 ma vie a croisé la route de Jonathan Z , dont je tairais le nom par humilité , c’est à 28 ans un praticien hors pair , et il deviendra quelqu’un de grand. Merci à toutes ces personnes de convictions , restez comme vous êtes.
Accidenté fin septembre 2014 , fracture C7/T1 , compression médullaire Tétraplegique Incomplet , on me condamnait les yeux dans les yeux au fauteuil , sans avoir seulement tenté de me faire essayer.
Je repars à zéro début Mai 2016 , et en deux moi cet homme me fait lever de mon fauteuil roulant .
Il me réapprends tout, volontaire, pédagogue, professionnel en un mot, un grand coeur aussi je pense.
Merci du coeur Jonathan.
Bernard VANNUCCI
Chanteur : bernardvannucci.fr
Merci encore à tous.

Victime d’un traumatisme crânien milieu 2019 suite à une erreur médicale qui diminuait mes capacités d’attention, j’ai perdu ma joie de vivre. Après une longue dépression de presque 1 an, je commence à réussir à passer sur mes idées suicidaires pour espérer retrouver un jour les capacités qui nourrissaient au quotidien mon enthousiasme et ma joie de vivre.
C’est grâce à des informations comme ça que je survis. Je ne saurais jamais exprimer suffisamment ma gratitude. Il faut espérer que leur travail sera respecté et utilisé <3

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