La scolarisation des élèves handicapés à l’épreuve du milieu social

Publié le 4 janvier 2018 par Franck Seuret
L'origine sociale des élèves va influencer fortement leur mode de scolarisation et leur niveau atteint, souligne l'étude.

Seuls trois élèves handicapés sur dix atteignent la dernière marche du collège. Une moyenne qui masque de fortes disparités. Deux facteurs s’avèrent en effet déterminants : la nature du trouble et le milieu social d’origine.

La troisième ordinaire resterait-elle un horizon encore trop souvent inaccessible ? À 14 ans, seuls trois élèves handicapés sur dix ont atteint la dernière classe du collège ou la quatrième. Seuls 15 % sont parvenus “à l’heure” en troisième, selon une récente étude rendue publique par le ministère de l’Éducation nationale.  qui pointe le milieu social comme un facteur déterminant.

Sa direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Depp) a mis en place, en 2013, deux panels d’élèves en situation de handicap. L’un pour ceux nés en 2001, l’autre pour  la génération 2005. Cet outil permet ainsi de connaître leur parcours scolaires. En 2017, une première note d’information, sur la cohorte 2005, révélait qu’à dix ans, l’âge habituel du CM2, moins d’un élève handicapé sur deux était accueilli en classe ordinaire. Faire-face.fr y avait consacré un article.

22 % des élèves en établissement spécialisé à 14 ans

À 14 ans, l’écrémage se révèle encore plus sévère. Sur la cohorte née en 2001, ils n’étaient plus, à la rentrée 2015, que 30 % à être scolarisés en troisième ou quatrième générale.

Les autres se partagent entre Ulis, des classes dédiées aux élèves handicapés mais implantées en collège (26 %), des établissements spécialisés (22 %), des sections d’enseignement général et professionnel adapté (Segpa, 17 %) et divers autres parcours (6 %).

 Seul un enfant sur cinq de milieu social défavorisé en 4e ou 3e

« Mais les différences sont très marquées en fonction du trouble, note l’auteure de l’étude, Sylvie Le Laidier. Les deux tiers des déficients visuels, moteurs, viscéraux, ou présentant un trouble du langage et de la parole parviennent en quatrième ou troisième. Environ la moitié des déficients auditifs ou présentant d’autres troubles. Mais seulement un tiers ou moins des enfants présentant un trouble envahissant du développement, un trouble du psychisme ou plusieurs troubles associés. Et seuls 6 % des enfants présentant un trouble intellectuel et cognitif. »

Autre facteur déterminant : l’origine sociale des élèves. « Elle va influencer fortement leur mode de scolarisation et leur niveau atteint », souligne Sylvie Le Laidier. Tous troubles confondus, plus de 50 % des élèves handicapés issus d’un milieu très favorisé sont scolarisés en 4e ou 3e générale contre 20 % seulement de ceux issus d’un milieu défavorisé.

Un situation en progrès

Par ailleurs, l’étude compare les parcours scolaires des élèves handicapés nés en 2005 avec ceux nés en 2001. Bonne nouvelle, « les effets de la loi de 2005 progressent sur la période en favorisant la scolarisation en milieu ordinaire ». Seuls 1 % des enfants de la génération 2005 ne sont ainsi pas allés à l’école maternelle contre 2 % de la génération 2001. À l’école élémentaire, 44 % ont été scolarisés cinq ans exclusivement en classe ordinaire contre 42 %. Et 12 % seulement ont passé au moins un an en établissement spécialisé contre 18 %.

La tendance est à l’amélioration pour tous les enfants, quel que soit leur milieu. Mais les écarts entre les élèves les plus et les moins favorisés ne diminuent pas. La réduction des inégalités sociales reste un autre horizon inaccessible. Franck Seuret (Photo © CD des Yvelines)

Un portrait statistique des élèves handicapés

– Les troubles intellectuels et cognitifs sont les plus fréquents : ils touchent 41 % des élèves de 12 ans en situation de handicap.

– Les enfants en situation de handicap vivent moins souvent que les autres élèves avec leurs deux parents : 69 % contre 79 % à 8 ans.

– Quelle que soit la nature de leur trouble, ces enfants sont plus souvent issus d’une catégorie sociale défavorisée. Exemple  : 60 % en cas de troubles intellectuels ou cognitifs contre 40 % dans l’ensemble des élèves nés la même année.

– 40 % des mères d’un enfant en situation de handicap déclarent ne pas travailler contre 23 % de l’ensemble des mères des élèves entrés au CP en 2011.

Comment 3 commentaires

bonjour,

le soucis des acteurs sociaux : il n’y a pas de postes d’éducateurs spécialisés pour les orienter vers du logement, du travail, une vie sociale etc
la plupart des éducateurs spécialisés sont absents en maladie (blessures, grippe, gale, ….) il n’y a pas de budget pour des stagiaires futurs éducateurs spécialisés, bref quand vous regardez une ville comme marseille ! délinquance quotidienne, pas de classe avec éducateur spécialisé……

ne serait-ce pas les enfants les moins handicapés et des milieux les plus favorisés qui bénéficient le plus de l’inclusion scolaire ? Autrement dit, les plus valides ? Ce qui implique que l’institution ordinaire ne sait pas encore traiter certaines difficultés cognitives inhérentes à certaines déficiences.

Il serait intéressant de comparer ces résultats avec ceux de l’éducation spécialisée. Quelle réussite de quels élèves, favorise-t-elle ou non ?

Bonjour.
Faut demander pourquoi tout ce desastre. On nous rabache toujours il faut s.integrer mais les ecoles ne sont pas toutes accessibles, il manque du personnel (AVS par exemple) manque d.information/formation concernant le groupe pedagogique. Et on a vue aussi beaucoup d.ecoles/centres specialisés se fermer. Je suis malvoyante et j.ai vue :
1. les etablissements pour mon cas fermés ou maintenant c.est devenue une ecole pour dys.
2. Apres la 3 eme c.est pire pour trouver sa direction il y a trop peu de choix ( mon cas c.etait compta. secretariat. kine.) J.ai choisie secretariat et encore j.avais pas le choix. J.ai rzussi jusqu.au bac mais en bts c.est le parcours du combatant croyez moi. Les profs s.en foutaient royalements des eleves handicapés.
3. Avsence d un suivie pzrsonnel dr chaque eleve porteur d u handicap selon son parcours selon ses capacites et problemes liés a son handicap ses atours….
Faudrait que la france avance et se remette en question on a beauxoup dr lacunes concernant l handicap regardons et prenons l.exemple de la belgique ou luxembourg, allemagne, suede….. rien a voir

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