Accueils de loisirs et handicap : une enquête avant des mesures concrètes

Publié le 22 février 2018 par Sophie Massieu
Dès maintenant, il est possible de témoigner sur le site Internet de la mission.

La mission nationale Accueils de loisirs et handicap lance une grande enquête auprès des parents d’enfants en situation de handicap. Avec un double objectif : d’abord recenser les besoins, les manques et les bonnes pratiques. Ensuite, en partenariat avec la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf), mettre en place des mesures concrètes pour y répondre.

220 000 familles perçoivent l’Allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH). Autant de familles qui pourraient vouloir s’adresser à un centre d’accueil de loisirs sans hébergement pour leurs enfants, en dehors des temps scolaires. C’est donc à elles que s’adresse la mission nationale Accueils de loisirs et handicap. Mise en place à l’automne 2017, à l’initiative de la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf), elle entend recueillir leurs témoignages.

L’enquête se déroule en trois phases. Dès maintenant, il est possible de témoigner sur le site Internet de la mission. Puis, le 16 mars, un questionnaire, traité par l’institut Opinionway, sera disponible en ligne pendant deux mois. Pour que l’enquête soit fiable, il faut au moins 1 500 à 2 000 répondants.

Enfin, de juin à octobre, des questionnaires plus détaillés seront réalisés auprès de personnes volontaires. Le but : établir des monographies plus pointues, selon les tranches d’âge ou les pathologies par exemple.

Connaître les besoins et agir

Laurent Thomas, fondateur de Loisirs Pluriel, pilote cette mission. Il observe ainsi un manque d’informations sur le sujet: « On ignore à quel point des familles pourraient s’autocensurer, et se priver des centres de loisirs. Pour celles qui y inscrivent leurs enfants, on a besoin de savoir si elles sont satisfaites, si elles doivent elles-mêmes financer un accompagnement supplémentaire pour leur enfant ou si le centre le met à disposition, etc. »

Une fois le diagnostic posé, il s’agira de passer à l’action. Ce que devrait faciliter l’existence d’une mission nationale comme celle-ci, selon Bénédicte Kail, conseillère nationale Éducation et famille à l’APF: « Nous allons pouvoir réfléchir directement avec les acteurs concernés pour mettre en place les mesures opérationnelles qui s’avéreront utiles. »

En veillant bien à répondre aux besoins de l’enfant, et non à ceux de la structure: « Une aide humaine ne devrait pas compenser un manque d’accessibilité ! Nous plaidons pour des animateurs supplémentaires, formés, capables d’adapter leurs programmes à tous les enfants, dans des centres accessibles, plutôt que pour une aide humaine systématique qui pourrait couper l’enfant des autres. Une aide humaine oui, mais quand elle est nécessaire. »

Disposer de moyens financiers supplémentaires

Laurent Thomas pointe d’emblée la question des moyens financiers. La Cnaf mobilise aujourd’hui 25 millions d’euros par an pour l’accueil en centres de loisirs. Le besoin d’accompagnement d’un enfant en situation de handicap génère un coût de neuf euros par heure.

À raison de 250 à 300 heures passées en centre de loisirs par an, si un tiers des familles ayant un enfant handicapé souhaitent l’inscrire dans un tel centre (une proportion équivalente à celle des parents d’enfants valides), il faudrait une enveloppe de 200 millions d’euros environ. Laurent Thomas prévoit donc qu’il faudra trouver un chiffre médian permettant que les centres d’accueil et de loisirs soient le fer de lance de la société inclusive qu’il appelle de ses vœux.

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