Emploi et handicap : un duoday pour faire tomber les préjugés

Publié le 26 avril 2018 par Sophie Massieu
Pas sûr que cette 3e édition du duoday contribue à donner un coup d'accélérateur à l'emploi des personnes handicapées. Elles étaient 513 000 inscrites à Pôle emploi mi-avril 2018.

Former des binômes partout en France entre personnes handicapées et salariés qui ne le sont pas le temps d’une journée de travail. C’est le but du duoday promu par la secrétaire d’État Sophie Cluzel. Objectif : faire fondre la glace entre entreprises et travailleurs porteurs de handicap.

Samba Dicko, électricien, travaille à l’Ésat Les Saules, géré par APF Entreprises à Orly (Val-de-Marne). Julien Thierry est ingénieur validation systèmes, chez Thales, à Rungis, une ville voisine. Ils ne se connaissaient pas et ce jeudi 26 avril, ils partagent leur journée de travail au sein du groupe aéronautique. Ils forment l’un des nombreux binômes du duoday.

Découvrir le monde de l’entreprise, balayer les préjugés

Le principe ? Permettre à une personne handicapée et à une autre qui ne l’est pas de collaborer, de se rencontrer. « Je suis content de participer et curieux de découvrir ce qu’on va me montrer », raconte Samba Dicko, autodidacte, qui détaille avec gourmandise sa passion de toujours pour l’électronique et l’informatique. « Je poursuis deux objectifs, confie Julien Thierry, qui s’est porté volontaire lorsque sa direction a cherché des collaborateurs intéressés par le duoday. Faire découvrir l’entreprise bien sûr et d’un autre côté permettre à mes collègues de côtoyer une personne handicapée pour faire tomber les préjugés. »

Il a prévu d’emmener Samba Dicko dans plusieurs services, avec lesquels il collabore quotidiennement, de lui montrer la façon dont il réalise les tests, de visiter l’entreprise… Un programme dans la philosophie du duoday. L’ambition de cette journée de sensibilisation est double, en effet. Que les uns découvrent le monde de l’entreprise et que les autres perdent, s’ils en ont, des a priori ou des craintes.

De nombreuses entreprises engagées

Pour cette 3e édition du duoday en France, l’initiative prend une dimension nationale parce qu’elle a été promue par Sophie Cluzel, secrétaire d’État en charge des personnes handicapées. Chez Thales, par exemple, il y a au moins un duo par bassin d’emploi, dans toute la France. Et à l’image du groupe, de très nombreuses entreprises, de tous les secteurs, se sont engagées dans cette opération.
Pas sûr qu’elle donne le coup d’accélérateur escompté par ses promoteurs à l’emploi direct en entreprise ou qu’elle contribue à diminuer le chômage des personnes handicapées. Selon les derniers chiffres donnés par l’Agefiph le 16 avril dernier, 513 000 personnes en situation de handicap sont inscrites à Pôle emploi. Un chiffre en hausse de 4,7 % par rapport à 2017.

La Plateforme RSE rend son avis sur l’emploi des personnes handicapées
Favoriser l’accès aux stages et à l’alternance. Valoriser les bonnes pratiques des sociétés handi accueillantes. Mettre en place pour les entreprises un interlocuteur unique par bassin d’emploi. Ce sont là quelques-unes des quinze recommandations pour favoriser l’emploi des personnes handicapées faites par la plateforme RSE. Elle a remis son avis lundi 23 avril à Sophie Cluzel qui le lui avait commandé en janvier.
Cette structure rassemble entreprises, syndicats, ONG… et œuvre au développement de la responsabilité sociale des entreprises. Elle ne propose là rien de révolutionnaire. Mais elle invite toutefois à imaginer des innovations sociales et à les évaluer. Elle propose aussi d’inscrire le handicap très clairement dans les consultations des parties prenantes d’une entreprise (salariés, clients, fournisseurs…) qui traitent de la RSE.

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