Caravane, hébergement contraint chez un tiers… : 800 000 personnes sans vrai logement

Publié le 3 mai 2018 par Élise Descamps
L'Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale consacre une grande partie de son rapport aux logements "marginaux".

En France, près de 780 000 personnes, n’auraient  pas de “vrai” logement. C’est ce qu’apprend le rapport de l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale. Intitulé “Mal-logement, mal-logés”, il a été rendu public mercredi 2 mai. 

La situation globale du logement en France n’a jamais été aussi bonne. Les résidences principales n’ont jamais été aussi grandes (91 m2 en moyenne). 58 % des ménages accèdent à la propriété. Au global, 77 % de la population est satisfaite de son logement.

Pourtant, la part du logement dans le budget est croissante, réduisant le reste à vivre. Les bas revenus vivent plus souvent que les autres ménages en surnombre et dans des conditions d’habitat dégradé. Il y aurait quatre millions de personnes mal logées.

Des situations marginales d’habitat en hausse

Selon le rapport de l’Onpes, il y aurait quatre millions de personnes mal logées.

Parmi celles-ci, le rapport de l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (Onpes)“ Mal-logement, mal-logés, rendu public mercredi 2 mai, se penche en détail sur tout ce qui ne relève pas de “vrais” logements :

  • L’hébergement contraint chez un tiers (travailleur de retour chez ses parents, senior cohabitant avec quelqu’un d’autre…).
  • Les formes particulières d’habitat : caravanes, roulottes, péniches, camping à l’année, abris de fortune (bidonville, baraques de chantier, grottes, ruines, camions…).
  • Les sans abris

Ces « situations marginales de logement » auraient augmenté de 12 % en moins de quinze ans. Elles concerneraient près de 780 000 personnes, soit environ 1,2 % de la population.

Des titulaires de l’AAH plus souvent hébergés chez un tiers

Le rapport est cependant très prudent dans son chiffrage, tant il est difficile de repérer les situations et de faire la part des choses entre habitat choisi et subi. Par exemple, près de 45 % des plus de 60 ans hébergés chez un particulier avec qui ils ne sont pas parents le sont pour des raisons de santé (handicap ou invalidité). Mais ce chiffre recouvre aussi les personnes qui ont choisi cette alternative à l’établissement.

Par ailleurs, les allocataires de l’AAH seraient plus souvent que tous les autres bénéficiaires de minima sociaux hébergés par des particuliers ou occuperaient un logement prêté (22 %). Ils disposeraient moins souvent de leur propre logement, ce qui peut recouvrir la vie en établissement.

Des pas en avant, des pas en arrière avec la loi Élan

Cette étude trouve un écho particulier à l’heure où le projet de loi Élan (Évolution du logement, de l’aménagement et du numérique) s’apprête à passer en première lecture à l’Assemblée nationale. Ses deux objectifs affichés : « Libérer la construction (…) en donnant aux professionnels les moyens d’être plus efficaces » et « protéger les plus fragiles », par « une réforme structurelle du secteur du logement social ».

Il y a un hic : la fin de l’obligation d’accessibilité de tous les logements neufs (loi Handicap de 2005). Elle serait remplacée par une obligation de proposer des « logements évolutifs », pouvant devenir accessibles par des travaux simples. Seuls 10 % des logements neufs devraient être accessibles immédiatement. Cela peut conduire à une sévère discrimination dans le libre accès aux logements. Globalement positif sur le projet de loi, le Conseil d’État a émis sur ce point, dans son avis du 4 avril, de sévères réserves.

 

Comment 3 commentaires

815 AAH
– 200APL
-250 loyer
– chauffage etc
-assurances maison
IL RESTE QUOI POUR VIVRE….MANGER ETC….PAS ÉTONNANT QU’IL Y AI PEUT ÊTRE PRÉCARITÉ ….
Chercher l’erreur….vous qui vous arrachée les cheveux avec 3000e/mois…..

Je vis dans un logement prêté, aah 810 euro, pas droit aux apl(normal logement pas en mon nom, l’agence immobilière me fera sortir des lieux si elle est au courant, malgré que les versements se font par chèque en mon nom, je paie 730 euro de loyer 70 euro d’electricite, je me nourris de pâtes au beurre (je ne me plains pas j’aime les pates et je diversifie avec des pommes de terres ou conserves). j’ai pas le choix sinon la rue. ( mon apart, m’a été laissé par un proche qui est parti ailleurs refaire sa vie). Refus du Dalo, alors que je suis occupante sans droit ni titre, parce que considérée hébergée (les assistances sociales sont au courant de ma situation ).. dossier hlm qui traîne depuis un an et demi, je ne peux pas me permettre d’avoir une Mutuelle. Cette situation je la vis depuis 6 mois avec ce loyer exorbitant, écrit aux élus, aux maires, vu des assistantes sociales…en expliquant que je n’ai pas d’économies, on a monté un dossier pour moi et ré attente. Merci la société.
Vivement que je trouve un travail et mentir sur ma pathologie pour m’en sortir.

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