Airbnb : des séjours plus accessibles, vraiment ?

Publié le 14 mai 2018 par Aurélia Sevestre
La nouvelle version de la plateforme Airbnb propose désormais dix-neuf critères d'accessibilité pour sélectionner un hébergement selon ses besoins particuliers.

La plateforme de location en ligne Airbnb a récemment ajouté dix-neuf nouveaux “filtres” concernant l’accessibilité des hébergements proposés. L’initiative va dans le bon sens mais ne suffit pas à garantir un séjour facilité aux voyageurs en situation de handicap.

S’assurer que le lieu de sa destination répondra bien à ses besoins en matière d’accessibilité : c’est le préalable nécessaire à tout déplacement pour une personne à mobilité réduite. Alors, quand la première plateforme de location de logements entre particuliers – Airbnb, plus de 400 000 hébergements en France – permet de cocher dix-neuf critères d’accessibilité pour sélectionner son séjour, on ne peut qu’applaudir.

Un développement international

Gage de sérieux, ces nouveaux filtres ont été pensés en partenariat avec l’association Handicap international dans le cadre du lancement de sa plateforme d’information et de services Hizy. L’association a également travaillé, sur ce projet, avec les fondateurs d’Accomable on tour, un voyagiste spécialisé dans les séjours accessibles récemment racheté par Airbnb.

Développée en Californie, la nouvelle version du site intègre donc des critères tels que l’accès de plain-pied au logement, à la salle de bains, à la douche, la présence d’une barre d’appui pour les toilettes, etc. Voire des filtres très spécifiques comme la présence d’une piscine avec lève-personne.

Des annonceurs peu informés

Encore faut-il le savoir… Lors de leur inscription sur Airbnb, les propriétaires de logements ne sont pas sollicités pour remplir ces critères. Ils doivent d’eux-mêmes, une fois leur annonce publiée, la modifier en allant dans l’onglet des équipements “accès mobilité réduite”. 

Certains loueurs ont tout de même rempli certaines options. Notamment, parmi les moins spécifiques, la présence d’une place de stationnement adaptée (au moins 2,4 mètres de large). Hélas pour les voyageurs, cocher ce filtre renvoie souvent vers des hébergements hors des villes : il y a toujours plus de place pour garer son véhicule en zone rurale.

Premier obstacle, la rareté de l’offre

La rareté des logements répondant aux normes d’accessibilité rend de toute façon leur recherche difficile malgré la masse des annonces. Ainsi, pour un séjour à Nantes du 4 au 10 juin, plus de 300 logements sont actuellement disponibles sur Airbnb. Il suffit de cocher un seul filtre – “douche de plain-pied” – pour ne plus en trouver aucun.

« Les outils sont en place mais il faut du temps pour que les hôtes réalisent que ces critères existent et qu’ils ont intérêt à les remplir. À défaut, ils passent à côté d’un business… », souligne Céline Fayolle. La directrice de Hizy a travaillé sur ce projet « mené dans une démarche d’amélioration continue » avec Airbnb.

Sensibiliser les hôtes handicapés

Pour diversifier l’offre, il est ainsi prévu de sensibiliser les potentiels hôtes handicapés dont le logement, déjà adapté, pourrait être proposé à la location sur Airbnb. Et leur apporter un complément de revenu, comme le fait Handivoyage, le Airbnb français des touristes en situation de handicap ou la plateforme collaborative Wilengo.

En attendant, rien ne vaut encore les vieilles techniques. Comme le téléphone*. Interrogez donc toujours de vive voix les personnes présentes sur les lieux où vous souhaitez séjourner.

*Ce qui implique de chercher des hébergements ailleurs que sur Airbnb. La plateforme ne délivre les numéros de téléphone des hôtes qu’une fois la réservation effectuée.

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