Champions : une comédie qui joue franc jeu avec le handicap

Publié le 5 juin 2018 par Claudine Colozzi
Champions est une comédie qui nous questionne sur notre rapport ambivalent à la normalité. © DR

Alors qu’il cartonne au box-office espagnol, Champions sort sur les écrans français mercredi 6 juin. Cette comédie mêlant situations cocasses et dialogues irrésistibles met en scène une équipe de basketteurs handicapés mentaux. Des personnalités interprétées par des acteurs en situation de handicap quasi débutants.

Pris en flagrant délit d’ébriété au volant, Marco, entraîneur réputé de basket professionnel, se retrouve condamné. En guise de peine d’intérêt général, il doit former Los Amigos, une équipe de basket composée de déficients mentaux. Mais comment va-t-il y parvenir – se demande-t-il – quand la plupart ne savent même pas dribbler !

Beaucoup auraient jeté l’éponge, mais Marco est tenu par la loi. Il va faire contre mauvaise fortune bon cœur et devenir le coach de cette équipe improbable.

Tourné avec des acteurs réellement handicapés

Le réalisateur Javier Fesser ne s’en cache pas. Pour le scénario de Champions, il s’est directement inspiré d’un fait divers qui a secoué le monde du sport adapté. En 2000, lors des Jeux Paralympiques de Sydney, l’équipe de basket espagnole a été condamnée pour avoir fait jouer de faux déficients intellectuels.

Cet épisode de sinistre mémoire a renforcé la décision de Javier Fesser de « ne faire le film que s’il était authentique, donc tourné intégralement avec des acteurs réellement handicapés, et non avec des acteurs qui jouent le handicap. »

Plus de 500 candidats ont participé au casting. Âgés de 23 à 51 ans, les dix sélectionnés possèdent une personnalité qui crève l’écran. Mention spéciale à la benjamine et unique fille de l’équipe, Gloria Ramos, sacrément téméraire !

On ne rit pas d’eux, on rit grâce à eux

Le parti-pris de faire jouer des acteurs handicapés n’est pas le seul atout de ce film. Champions est certes une comédie de facture ultra classique parfois un peu lestée par des facilités de scénario. Mais elle a le mérite de nous inciter à questionner notre rapport ambivalent à la normalité.

Le personnage du coach macho égocentré, désarçonné par certaines attitudes ou réactions des joueurs de sa nouvelle équipe, c’est un peu chacun d’entre nous. Tristement conformistes dans notre manière univoque d’envisager la vie. On rit beaucoup grâce à ces Champions. Mais au final, on ne rit jamais d’eux, mais grâce à eux.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site est protégé par reCAPTCHA et la Politique de Confidentialité de Google et l'application des Conditions d'Utilisation.